Le Brigand bien-aimé fait partie des premiers films réalisés en technicolor. Il s'agit également du premier western parlant qui donne une dimension universelle à Jesse James. Henry King a d'ailleurs fait de ce dernier un personnage aristocratique, humain et représentatif de l'Amérique profonde.

Caricature de Brian Donlevy (Morris).

Dans Lucky Luke - Tome 45 - "Le fil qui chante" (Morris et Goscinny, Lucky Comics), Morris caricature Brian Donlevy et lui donne le rôle de Willard Bradwell, le contre maître pas très réglo de monsieur Creighton qui est opposé à l'ingénieur James Gamble dans la course à la pose du télégraphe entre le Nevada et le Nebraska.
(L'image est tirée de la page 8, case 10).

Pourtant spécialisé dans les rôles de traître et de hors la loi, notamment Jesse James, Morris ne l'a pas retenu pour interprété ce personnage dans l'album éponyme, préférant s'inspiré des traits du bandit lui-même que de l'acteur qui l'a immortalisé. Mais les auteurs lui rendent finalement hommage douze albums plus tard avec le clin d'œil ci dessus.

 

Brian Donlevy (1901-1972) était un acteur américain. Clairon à 15 ans dans l'armée du général Pershing en 1916, au Mexique, contre Pancho Villa ; pilote de chasse dans l'escadrille La Fayette au cours de la première guerre mondiale, grièvement blessé, décoré de la Croix de Guerre, il entre à l'Académie Navale pour la quitter en 1922 et débuter au théâtre.

En 1924, il est sur les planches à Broadway dans What Price Glory ?, et 10ans plus tard à Hollywood, lorsqu'il apprend que The Milky Way, la pièce dans laquelle il interprète un champion de boxe, va être portée à l'écran. Mais c'est William Gargan qui obtient le rôle. Déçu, il s'apprête à repartir lorsqu'on lui propose de jouer un aventurier dans Ville sans loi de Howard Hawks. Darryl F. Zanuck le prend alors sous contrat et il devient un héros de films de série B en même temps qu'un méchant remarqué dans les grandes productions de la Fox.

En 1939 il atteint l'apogée de ce genre de personnages dans : Le Brigand bien-aimé, Pacific Express, Femme ou démon, et surtout dans Beau geste, qui lui vaut son unique nomination à l'Oscar du meilleur second rôle.

En 1939, au faîte de sa carrière, Brian demande à Zanuck la résiliation de son contrat. Individualiste, il devient free-lance à 1.500 dollars par semaine. Aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame, il est très sollicité : La Porte d'or, Une Romance américaine, Révolte a bord... Mais son second mariage en 1936 avec l'actrice Marjorie Lane tourne au désastre et leur divorce en 1948 provoque un scandale retentissant. Séparé de sa fille, il sombre dans l'alcoolisme.

Au début des années cinquante, son salaire a été diminué de moitié par rapport à ses années de triomphe. Il retrouve un peu de sa gloire en campant en Angleterre le savant Quatermass dans deux films de SF remarqués de Val Guest, Le monstre et La marque. On peut aussi ressortir de sa filmographie: Association criminelle et La malédiction de mouche, deux de ses derniers films.

En 1966, il rencontre celle qui va devenir sa troisième épouse, Lillian Lugosi. Ils se marient la même année et ils vivront passionnément unis jusqu'à sa mort, le 5 avril 1972 à l'âge de 71 ans, d'un cancer de la gorge.

PS: J'ai un doute sur son année de naissance car j'ai aussi trouvé plusieurs fois 1899.

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