La connaissance d'une autre culture devrait accroître notre capacité à évaluer plus précisément, à apprécier plus tendrement la nôtre.

Margaret Mead

Caricature de Margaret Mead (Laurent Verron).

Dans Odilon Verjus - Tome 1 - "Papous" (Verron et Yann, Le Lombard) Laurent Verron croque Margaret Mead, et lui fait jouer son propre rôle d'ethnologue au caractère bien affirmé, faisant des recherches en Nouvelle Guinée.
(L'image est tirée de la page 30, case 7).

 

Margaret Mead (1901-1978) est une anthropologue américaine. Fille d'une sociologue et d'un professeur d'économie, elle reçoit une éducation entièrement tournée vers les autres. Elle fait ses études à l'université de Colombia. En 1925, Margaret part en Samoa pour faire une étude sur le terrain. Sa recherche anthropologique est basée sur l'étude et l'interrogation de 50 filles, et son livre Coming of age in Samoa est un best-seller.

Elle part ensuite pour la Nouvelle Guinée afin d'étudier la façon divergente dont d'autres cultures donnent corps aux différences biologiques des sexes. Avec cette recherche et dans le livre Sex and Temperament in Three Primitive Societies, elle prouve que ce qui chez nous est considéré comme typiquement masculin ou féminin, ne l'est pas du tout dans d'autres cultures. Plus tard on l'appellera la -mère de l'anthropologie féministe-, parce qu'elle est une des premières anthropologues féminines à s'intéresser à la position d'infériorité des femmes et de certains groupes ethniques en Amérique.

Son fort tempérament, lui vaut quelques mariages suivit de divorces. A partir de 1955 jusqu'à la fin de sa vie, elle habite avec une consœur. En 1974 elle écrit que la société idéale est homosexuel pendant sa jeunesse et pendant sa vieillesse, mais hétérosexuel au milieu de sa vie.

Mead est une bosseuse et sa devise est -Be lazy, go crazy-. Pendant son travail sur le terrain qu'elle continue à faire régulièrement, elle attrape une fièvre paludéenne dont elle souffrira le reste de sa vie. Cela ne l'empêche pas d'exercer les fonctions de conservatrice au Musée Américain d'Histoire Naturelle et de professeur a la Columbia University. Le matin elle se lève à 5 heures et écrit 3000 mots avant de partir travailler. En plus elle participe à des conférences, elle est présidente de plusieurs organisations scientifiques, et est invitée pour des débats où elle défend vigoureusement ses points de vue. Au début des années 70, la très corporatiste Fédération américaine des artistes de l'audiovisuel la somme: "Vos passages à la télévision deviennent si fréquents que vous devez adhérer à notre syndicat". Elle s'acquitte de la cotisation, reconnaissant ainsi sa qualité de professionnelle du petit écran.

Quand elle meurt le 15 novembre 1978 d'un cancer du pancréas, son œuvre consiste en 39 livres, 1397 articles, 43 morceaux filmés ou enregistrés et 15 études sur le terrain. Il est possible d'introduire l'œuvre de Margaret Mead en affirmant que nul anthropologue n'a exercé autant d'influence sur sa société d'origine, qu'aucune anthropologue n'a suscité autant de polémiques. Les deux phénomènes étant probablement liés. Ses débuts sur le terrain furent marqués par cette volonté particulière d'interroger une autre culture afin de répondre à des questions intrinsèques à la société américaine. Et cette confrontation entre mondes différents s'est poursuivie tout au long de sa vie, s'accentuant à mesure que l'expérience lui permettait d'accumuler des connaissances sur des sociétés de plus en plus nombreuses et diversifiées, à des périodes distinctes et dans des contextes historiques et politiques contrastés.

Les femmes veulent des hommes médiocres et les hommes s'efforcent de l'être le plus possible.

Margaret Mead

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