A Londres, j'étais comme un roc qui venait battre les vagues. Je me retrouve aujourd'hui dans la même situation mais, en face de moi, je n'ai plus que des vaguelettes.

Charles De Gaulle | Les sautes d'humour du général de Gaulle

Caricature de Charles De Gaulle (Jean-Yves Ferri).

Dans De Gaulle à la plage (Ferri, Dargaud) Jean-Yves Ferri caricature le général Charles De Gaulle, et lui fait jouer son propre rôle.
(L'image est tirée de la page 20, case 10).

Le pitch des stips de cette BD est simple: "Eté 1956: Lassé de l'ingratitude des Français et de la médiocrité de leurs dirigeants, le libérateur de la France décide de prendre quelques vacances bien mérité...".

Ferri nous replonge dans la France du milieu des années 50, De Gaulle s'est retiré de la vie politique pour rédiger ses Mémoires de guerre dans l'attente d'un retour en grâce. C'est dans ce contexte historique que l'auteur nous fait partager les vacances à la plage du Général et de son proche entourage. Les sketches alternent entre références historiques et gags absurdes. C'est vraiment très drôle et fin. Souvent ironique mais pas caustique. Moqueur mais tendre. Cet album ne voue pas une vénération à ce grand homme, mais disons plutôt une véritable affection, avec un scénario qui brille d'originalité dans un genre difficile, le -strip-, qui en est bien souvent dépourvu.

 

Pour avoir plus d'informations sur De Gaulle est en voir une autre caricature, va faire un tour »ici« où j'ai déjà traité le sujet. 😉

Rappelons le contexte de cet été 1956, à cette époque, le général est boudé par la classe politique métropolitaine, et il décide de faire un voyage Outremer, un tour du monde en 43 jours qui le conduit successivement en Guyane, Guadeloupe, Martinique, Polynésie, et Nouvelle-Calédonie. Il s'agit d'un voyage privé, en compagnie de Mme de Gaulle et de trois fidèles compagnons : le colonel de Bonneval, Jacques Foccart et Olivier Guichard. Un seul journaliste est autorisé à suivre de Gaulle : Jean Mauriac de l'Agence Française de Presse.

Alors en pleine traversée du désert, Charles de Gaulle est un homme seul, oublié des Français, isolé sur le plan politique, ignoré par la presse nationale et internationale. Ce sont les associations de Français Libres d'Outremer, ses compagnons de guerre, qui l'ont invité. Il est heureux de sortir de sa retraite de Colombey-les-deux-églises pour aller saluer les dissidents, les volontaires, ces jeunes hommes qui n'ont pas hésité, aux heures les plus sombres de la République, de le rejoindre pour combattre l'Allemagne nazie et libérer la France.

Pendant cette grande tournée, du 8 août au 18 septembre 1956, le Général de Gaulle est reçu comme un chef d'état par les autorités civiles et militaires. Mais ce qui frappe dans ce périple, c'est la liesse populaire. Les habitants se déplacent, souvent à pied et de loin, pour venir le voir et pour essayer de lui serrer la main. Des élus insistent pour qu'il s'arrête dans leur commune.

En 1956, c'était la première fois que De Gaulle se rendait dans ces territoires d'Outremer. Il y reviendra plus tard comme Président de la République et sa politique suscitera parfois de fortes oppositions suivies de répressions.

Les choses capitales qui ont été dites à l'humanité ont toujours été des choses simples.

Charles de Gaulle | Les chênes qu'on abat

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