Il faut deviner le peintre pour comprendre l'image.

Friedrich Nietzsche | Schopenhauer

Wet Paint de Norman Rockwell pour la couverture du Saturday Evening Post (1930). Wet Paint de Norman Rockwell pour la couverture du Saturday Evening Post (1930).
Wet Paint de Norman Rockwell pour la couverture du Saturday Evening Post (1930).

Wet Paint selon Karl Moline.
Route 666 #6 de Karl Moline et Tony Bedard (Couverture).

Dans le comic book Route 666 #6 - "Greetings from... Stone River" (Moline et Bedard • CrossGen) Karl Moline pastiche l'illustration Wet Paint de Norman Rockwell, faisant la Une du Saturday Evening Post du 12 avril 1930, sur la couverture de sa BD. Ici, la jeune peintre est remplacée par Cassie Starkweather.

 

Pour avoir plus d'information sur ce magazine américain et en voir d'autres parodies, rends-toi »ici« où déjà traité le sujet de nombreuses fois.

L'illustration Wet Paint de Norman Rockwell fait la couverture du numéro 125 du magazine Saturday Evening Post paru le 12 avril 1930. Cette année-là, l'auteur non content de subir ses déboires conjugaux et le marasme économique américain, est confronté à l'éditeur du magazine Good Housekeeping qui le tanne pour qu'il illustre la Vie du Christ. Initialement en accord avec cette proposition, Rockwell revient sur sa décision, se mettant ainsi sur la même longueur d'onde que les éditeurs du Post, qui sont contre ce projet. Devant cette accumulation de soucis accumulés, Norman décide provisoirement de changer d'air, et il s'envole pour la Californie. Le dessin colle donc bien avec le sujet du jour: l'artiste qui fuit devant la giboulée !

Le sujet de l'artiste chassé par la pluie a été maintes fois illustré, mais cette gamine en jupe, qui n'a même pas eu le temps de ranger pinceaux et palettes a été visiblement surprise par la soudaineté et la violence de l'averse. Une seule solution pour éviter que son œuvre ne soit ruinée par la pluie, prendre ses jambes à son cou ! Le regard est fixe, la foulée très longue, et nul doute qu'elle a déjà repéré un abri pour sauver ce qui peut l'être. Son bonnet s'est envolé, mais seule compte l'œuvre presque achevée, il ne manquait que la signature !

Avec ce dessin, Rockwell nous montre qu'avec sa peinture dans la peinture, qu'il peut aussi être un très bon paysagiste.

La jeune fille qui sert de modèle s'appelle Elizabeth Kelly-Allison. Norman Rockwell la fait apparaitre sur de nombreuses couvertures.

Le tableau et le peintre se séparent quand ils ne sont plus d'aucun secours, l'un pour l'autre. Quand le tableau ne sait plus nourrir le peintre, quand le peintre ne sait plus nourrir sa peinture.

Christian Bobin | L'Inespérée

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