... à Montaigu la digue l'édit... de Nantes... ♫
15 nov. 2015L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade.
Cardinal de Richelieu | Maximes d'état
Le Cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle de Motte exposé au musée d'Orbigny Bernon de La Rochelle (1881).
D'Artagnan - Journal d'un cadet de Juncker (Page 170, case 1).
Dans D'Artagnan - Journal d'un cadet (Juncker, Milan) Nicolas Juncker parodie a toile de Henri-Paul Motte, Le Cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle, sur une planche de BD. Ici, Richelieu est remplacé par D'Artagnan, et les moines par les trois mousquetaires.
Henri-Paule Motte peint Le Cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle en 1881. On y voit Richelieu, trois moines, et un soldat inspecté la digue du siège de La Rochelle.
Le siège de La Rochelle s'intègre dans la lutte menée par Louis XIII et Richelieu contre les protestants, dans le désir de les soumettre à l'autorité royale et de les empêcher de constituer un "Etat dans l'Etat". Cette politique conduit à une véritable guerre en 1627 et à l'investissement de La Rochelle. Le port constitue l'une des places de sûreté accordées par l'Edit de Nantes et permet au parti protestant de communiquer avec les Anglais.
Richelieu, avec le titre de lieutenant général des armées, assiste en personne aux opérations. Une tranchée de 12 kilomètres ceinture la ville. Pour empêcher les assiégés d'être ravitaillés par la flotte britannique, qui a opéré des débarquements dans l'île de Ré, le cardinal fait construire une énorme digue de 1500 mètres de long et de 8 mètres de large hérissée de pièces d'artillerie. Les Anglais, que commande le Duc de Buckingham, essaieront en vain d'incendier les murs.
La résistance de La Rochelle va durer quatorze mois. Elle est animée par le maire, Guiton, qui a fait le serment d'enfoncer un poignard dans le cœur du premier qui parlerait de se rendre. Une effroyable famine décime la population de la ville. Bientôt, on ne compte plus que 5000 survivants squelettiques, à bout de forces, sur 27000 habitants. Les cas de cannibalisme se multiplient. L'assassinat de Buckingham, dans ses quartiers de Portsmouth, contribue au découragement des assiégés. Après l'échec des tentatives de secours britanniques, les rochelais finissent par capituler à l'automne de 1628. Le 27 octobre, six délégués de la ville se présentent devant Richelieu demandant "un traité de paix et non un pardon et une grâce", mais le cardinal reste inflexible et promet juste aux rochelais "la vie, la jouissance de leurs biens et l'exercice libre de leur religion". Les vaincus doivent signer le texte qu'il leur dicte.
Par un édit royal, daté de La Rochelle du 3 novembre 1628, Louis XIII réglait le sort de la ville: l'exercice libre et public du culte catholique, les églises devant être rebâties aux frais des rochelais et restituées à leurs anciens possesseurs avec les cimetières; une croix sera dressée sur la place du château avec une inscription commémorant la reddition; chaque année, le 1er novembre, une procession solennelle aura lieu en action de grâce; le temple principal de la ville sera érigé en cathédrale et siège d'évêque; les rebelles étaient pardonnés.
Alexandre Dumas s'empare de cet épisode de l'Histoire de France pour en faire un des chapitres de son célèbre roman Les trois mousquetaires. Il prend cependant quelques libertés avec la vérité. Il n'hésite pas à déplacer le récit dans le temps et fait ainsi participer d'Artagnan. Or le véritable d'Artagnan, âgé d'une quinzaine d'années en 1627, n'a jamais pris part aux faits.
PS: Aujourd'hui, la tour Richelieu, à l'entrée du chenal d'accès au port des Minimes et du Vieux port, marque l'emplacement de l'ancienne extrémité nord de la célèbre digue de Richelieu dont les restes sont visibles à marée basse.
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