Je suis quelqu'un de très responsable. Je n'ai jamais été marié, je n'ai pas d'enfants et je ne crois pas être particulièrement paresseux. Quoiqu'à l'école, j'étais un élève moyen. J'en faisais juste assez pour m'en sortir, un peu comme Mookie dans le film, quoi !

Spike Lee

Do the right thing de Spike Lee (1989).

Bitter Root #6 de Greene, Brown, et Walker (Couverture bis de Chris Brunner).

Dans le comic book Bitter Root #6 - "Rage & Redemption" (Greene, Brown, et Walker • Image Comics) le cover artist Chris Brunner pastiche l'affiche du film Do the right thing de Spike Lee sur la couverture bis de la BD. Ici, Sal Fragione interprété par Danny Aiello est remplacé par Ford Sangerye, Mookie incarné par Spike Lee devient Cullen Sangerye, et la fillette non créditée au générique se transforme en Etta Sangerye.

Do the Right Thing est un long métrage américain écrit et réalisé par Spike Lee, et sorti dans les salles obscures le 21 juillet 1989. En 1999 le film est considéré comme "culturellement, historiquement et esthétiquement important" par la Bibliothèque du Congrès et intègre les collections du National Film Registry.

A Brooklyn, c'est littéralement le jour le plus chaud de l'année. Mookie, un jeune afro-américain, est livreur à la pizzeria du quartier, tenue par Sal et ses deux fils, d'origine italienne. Chacun vaque à ses occupations, mais la chaleur estivale va bientôt cristalliser les tensions raciales.

AlloCiné | Do the right thing

A l'époque où il n'est encore que étudiant à l'Ecole de Cinema de New York, Spike Lee a déjà consacré un court métrage au quartier de Bedford-Stuyvesant: Joe's bed_stuy barbershop: we cut heads. Ce film a d'ailleurs remporté l'Oscar du meilleur film étudiant.

Pour développer Do the right thing, Lee part d'un événement tragique, le Howard Beach incident, qui s'est produit à New York, en 1986.

Trois jeunes Noirs rentraient tard du travail un soir, quand leur voiture est tombée en panne dans un quartier de Queens, "Howard Beach". Ils ont marché quelques kilomètres pour essayer de trouver un téléphone et, dans une pizzeria, ils se sont fait attaquer par des jeunes Italiens armés de bâtons de baseball. Michael Griffin, l'un des jeunes Noirs, a été pourchassé jusqu'à l'autoroute et là, il s'est fait renverser par une voiture. Le scénario est inspiré de ce fait divers. Mais Do the Right Thing n'est pas vraiment une adaptation de cette affaire. Nous en avons gardé quelques éléments: les conflits raciaux entre Noirs et Italo-Américains, la pizzeria comme théâtre du drame, le bâton de baseball et la mort du jeune Noir.

Spike Lee

Le film est tourné du 18 juillet au 9 septembre 1988 dans le quartier de Brooklyn à New York. Le film entier est filmé dans l'Avenue Stuyvesant entre la Rue Quincy et l'Avenue Lexington dans le quartier Bedford-Stuyvesant de Brooklyn. Les couleurs de la rue sont modifiées par l'équipe de production qui utilise beaucoup de peinture rouge et orange afin d'accentuer la chaleur présente dans l'histoire.

On peut retrouver sur ce film ceux qui ont collaboré dès le départ avec Spike Lee: le producteur Monty Ross, Ernest Dickerson, le décorateur Wynn Thomas, et le monteur Barry Alexander Brown. On peut remarquer aussi une partie du casting de son précédent film School Daze: Ossie Davis, Bill Nunn, Samuel L. Jackson, Giancarlo Esposito, ainsi que sa sœur Joie Lee, sa compagne Rosie Perez, et son père le musicien de jazz Bill Lee qui compose la musique de presque tous ses films.

Spike Lee souhaite utiliser Robert De Niro pour l'interprétation de Sal, mais De Niro doit décliner l'offre car il est déjà engagé sur d'autres projets. Joe Pesci ainsi que Joe Mantegnaet sont aussi envisagé mais c'est finalement Danny Aiello qui endosse le rôle. Le personnage de Smiley n'est pas dans le scénario d'origine, il est créé par Roger Guenveur Smith, qui harcelait Spike pour un rôle dans le film. Quatre des acteurs sont des comédiens de stand-up: Martin Lawrence, Steve Park, Steve White, et Robin Harris.

Presque trente ans après, Do the right thing reste un film marquant, tant du point de vue socio-politique que de l'affirmation de la culture noire américaine. Le ton est à la chronique urbaine, pittoresque, humoristique, rehaussée de couleurs vives, d'angles de caméra ludiques, de costumes streetwear et de graffitis street-art, d'argot folklorique et de musique hip-hop. Dans un style très affirmé qui peut aujourd'hui faire un peu cliché, Spike Lee tente d'inventer un cinéma noir américain contemporain, sorte d'équivalent filmique du rap, est franchement réussi.

Présenté en compétition lors du 42ème Festival de Cannes, le film ne remporte aucun prix ce qui ne manque pas de provoquer la colère de Spike Lee envers Wim Wenders, le président du jury de l'époque. Spike Lee est un grand cinéaste dont la filmographie porte des messages très fort et très important, mais il a tendance à quelque fois fortement m'agacer en interview, son discours plus réfléchi passe beaucoup mieux dans ses films.

Le film est un succès commercial et critique et a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles une nomination aux Oscars de Spike Lee pour Meilleur scénario original et une autre de Danny Aiello pour Meilleur acteur dans un rôle secondaire.

Mookie ne dépense pas trop d'énergie, il prend deux heures pour livrer une pizza au coin de la rue, et il en profite pour passer voir sa petite amie. Mais c'est un personnage sympathique. Ce n'est pas quelqu'un d'agressif et c'est pour cela que l'épisode de la poubelle dans la vitrine est dérangeant. D'un seul coup, on a un personnage sympathique qui pose un geste violent. En fait, c'est moi, Spike Lee metteur en scène de cinéma, qui pose un geste.

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