Je ne sais pas pourquoi cela surprend les gens que je les surprenne.

Liz Phair

Exile in Guyville de Liz Phair (1993).
Exile in Guyville de Liz Phair (1993).

Exile in Guyville selon JAB. Exile in Guyville selon JAB.
Adventure Time: Marceline and the Scream Queens #3 de Gran de Meredith Gran et (Couverture de JAB).

Dans Adventure Time: Marceline and the Scream Queens #3 - "Fruit Salad Days" (Gan • Boom! Studios) le cover artist Jacob Aaron Barnes alias JAB parodie la pochette de l'album de musique Exile in Guyville de Liz Phair sur la couverture de la BD. Ici, Elizabeth Clark Phair alias Liz Phair est remplacée par Marceline Abadeer alias Marceline the Vampire Queen faisant sa tournée de concert au pays de Ooo avec son groupe.

 

Liz Phair, c'est un peu la cousine rebelle de la scène indie américaine des années 90. Née en 1967 à New Haven, elle grandit à Chicago et commence sa carrière musicale en enregistrant des cassettes lo-fi sous le nom de Girly-Sound, qu'elle distribue à ses amis. Ce sont ces démos brutes, pleines d'humour noir, de désir et de désenchantement, qui vont attirer l'attention du label Matador Records et lancer sa carrière.

L'histoire d'Exile in Guyville commence avec une cassette qui atterrit sur le bureau de Matador. Gérard Cosloy, co-président du label, flaire le potentiel de Liz et lui propose un contrat sans même l'avoir rencontrée. En 1993, à 26 ans, Liz Phair enregistre l'album avec Brad Wood dans un studio de Wicker Park, à Chicago. L'idée ? Répondre, chanson par chanson, à l'album mythique des Rolling Stones: Exile on Main St., une sorte de dialogue rock entre les sexes, où Phair prend le contre-pied du machisme ambiant de la scène indie locale.


1. 6'1" 2. Help Me Mary
3. Glory
4. Dance of the Seven Veils
5. Never Said
6. Soap Star Joe
7. Explain It to Me
8. Canary
9. Mesmerizing
10. Fuck and Run
11. Girls! Girls! Girls!
12. Divorce Song
13. Shatter
14. Flower (en)
15. Johnny Sunshine
16. Gunshy
17. Stratford-on-Guy
18. Strange Loop

Liz Phair | Exile in Guyville

L'album aligne 18 morceaux, tous écrits par Liz Phair, et certains sont devenus cultes. Never Said passe en boucle sur MTV, Fuck and Run choque par sa franchise, Divorce Song bouleverse par sa sincérité, et Flower ose une sexualité crue rarement entendue à l'époque. On retrouve aussi des pépites comme 6'1", Help Me Mary, ou encore le contemplatif Stratford-on-Guy. La force de Liz Phair ? Une écriture sans tabou, une voix grave et neutre, et une production dépouillée qui laisse toute la place à l'émotion brute.

Côté pochette, Liz Phair avait d'abord imaginé une orgie de Barbie flottant dans une piscine, mais le label a préféré jouer la carte de la sobriété et des ventes ! ^^. Le résultat: une photo topless de Liz dans un photomaton, prise et recadrée par Nash Kato du groupe Urge Overkill. L'intérieur de l'album propose un collage de Polaroids et des référence aux réplique de Dirty Harry.

A sa sortie, Exile in Guyville fait l'effet d'une bombe. Les critiques sont dithyrambiques: le magazine Spin le sacre album de l'année, et il s'impose dans les classements des meilleurs albums de tous les temps. RollingStone le place au 328e rang en 2003, puis 327e en 2012. L'album s'écoule à près de 500 000 exemplaires, un exploit pour un disque aussi cru et personnel. Il influence toute une génération d'artistes, notamment la vague folk/lo-fi féminine, même si peu ont atteint la même intensité et honnêteté que Phair.

Exile in Guyville n'est pas juste un album: c'est une claque, un manifeste féministe sans le vouloir, et un classique du rock indé. Trente ans plus tard, il n'a pas pris une ride. Et Guyville, ce drôle de pays où les hommes dictaient les règles, n'a jamais été aussi bien raconté.

Je suis féministe et je me définis ainsi: sois toi-même, car si tu peux t'en sortir, c'est l'acte féministe ultime.

Liz Phair

##2734##
Retour à l'accueil