L'émotion humaine la plus puissante est la peur. C'est l'essence de tout bon thriller que de pouvoir faire croire au Grand Méchant Loup pour un instant.

John Carpenter | Time (16 novembre 1987)

Invasion Los Angeles de John Carpenter (1988).

Pathfinder #12 d'Izaakse, Anaya, et Zubkavich (Couverture bis de Sebastian Cichon).

Dans le comic book Pathfinder #12 - "Of Tooth & Claw" (Izaakse, Anaya, et Zubkavich • Dynamite Entertainment) le cover artist Sebastian Cichon parodie l'affiche du film Invasion Los Angeles de John Carpenter sur la couverture alternative de la BD. Ici, John Nada interprété par Roddy Piper est remplacé par Valeros, et le reflet de l'extraterrestre par celui d'un gobelin.

Invasion Los Angeles est un long métrage réalisé par John Carpenter, et sorti dans les salles obscures le 23 novembre 1988. Le scénario s'inspire de la nouvelle Les Fascinateurs de Ray Faraday Nelson (Eight O'Clock in the Morning en VO). Carpenter l'adapte lui-même, mais utilise le pseudonyme de Frank Armitage, emprunté à l'un des héros du romancier H.P. Lovecraft.

Un ouvrier au chômage (Roddy Pipe) découvre un groupe discret qui fabrique des lunettes noires. Intrigué, il en essaie une paire et découvre un monde effrayant: de nombreux humains sont en réalité des extraterrestres aux visages hideux et écorchés; les panneaux publicitaires ordonnent la soumission dans des termes dignes de Big Brother. Avec un autre ouvrier (Keith David), il affronte les envahisseurs. Mais quel jeu joue Holly (Meg Foster), la séduisante responsable des programmes du canal 54 ?

AlloCiné | Invasion Los Angeles

Roddy Piper est un catcheur connu pour ses prestations et ses arrivées en kilt, la cornemuse à la main. C'est à partir de là que 'Big John' l'a contacté pour qu'il campe le premier rôle d'Invasion Los Angeles.

Le film est tourné en deux mois: en mars et en avril 1988. John Carpenter a dû filmer certains décors, comme le kiosque à journaux, de deux façons différentes: une fois, en couleur avec de vraies revues dedans, et une autre en noir et blanc avec simplement des pages blanches aux messages subliminaux évidents.

Carpenter multiplie les références à l'univers tortueux et cynique de l'écrivain Philip K. Dick. Outre la description d'un univers totalitaire, on retrouve des thèmes communs: la paranoïa, la peur de l'étranger, les inventions révolutionnaires... Les deux artistes établissent par ailleurs une critique virulente de leur pays et de ses représentants politiques malhonnêtes.

Avec Prince des ténèbres de 1987, ce film fait partie des deux productions aux budgets plus modestes réalisées par John Carpenter à la suite de l'échec commercial des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986. Ce film de série B bénéficie du talent de son auteur et même si l'interprétation n'est pas de la même teneur, le film reste une petite bombe.

Il n'y a que deux bases aux films d'horreur, deux choses très simples: le mal est autour de toi, et le mal est à l'intérieur de toi.

John Carpenter | Time (31 août 2010)