J'aime qu'on m'aime comme je m'aime !

Alain Delon

Caricature d'Alain Delon (Mathieu Reynès).

Dans Lola Bogota - Tome 2 - "JFK" (Reynès, Brrémaud et Chanoinat, Bamboo) Mathieu Reynès croque Alain Delon et lui donne le rôle d'un agent du FBI à la recherche du Docteur Sex, mais Lola compte bien faire le ménage avant.
(L'image est tirée de la page 29, case 4).

 

Alain Delon (1935) est un acteur français. Il passe sa jeunesse dans un institut catholique suite au divorce de ses parents lorsqu'il a 4 ans. C'est un enfant turbulent, ce qui l'oblige à changer fréquemment d'école. A 17 ans, il s'engage dans l'armée et part pour l'Indochine. Revenu à Paris pour quelques mois, il fait la connaissance de Jean-Claude Brialy qui rêve de cinéma. Invité à Cannes, Brialy y fait venir Delon où sa beauté ténébreuse lui vaut d'être immédiatement remarqué. On lui propose un bout d'essai qui se révèle concluant, et le voilà lancé. En 1957, il tourne son premier film, Quand la femme s'en mêle, réalisé par Yves Allégret.

La machine est lancée, et Delon tourne dès lors sans s'arrêter dans toute l'Europe et aux Etats-Unis sous la direction des plus grands: Henri Verneuil dans Le clan des siciliens avec Jean Gabin, Luchino Visconti dans Le guépard avec Burt Lancaster, René Clément dans Les félins avec Jane Fonda...

En parallèle, Delon fonde deux sociétés de production qui lui permettent de financer ses films. Dans les années 60 et 70, il s'illustre dans des films ambitieux comme Le samouraï de Jean-Pierre Melville, ou Monsieur Klein de Joseph Losey, et s'investit dans des genres aussi divers que la comédie avec Attention, les enfants regardent, le film catastrophe avec Airport 80 Concorde, le drame avec Le toubib et surtout le polar, qu'il affectionne particulièrement avec Deux hommes dans la ville, Mort d'un pourri...

Le début des années 80 marque à ce titre une période faste pour Delon, flic sans peur et sans reproche dans toute une série de films qui remportent un succès rarement démenti : Parole de flic, Ne réveillez pas un flic qui dort ... En 1981, il devient réalisateur avec Pour la peau d'un flic, puis, deux ans plus tard, Le battant. Et amorce ensuite un changement de registre audacieux en incarnant le baron Charlus dans Un amour de Swann de Volker Schlöndorff, et surtout un alcoolique dans Notre histoire, de Bertrand Blier, qui lui vaut le César en 1984 du Meilleur acteur. Mais le public manque ses rendez-vous avec Godard : Nouvelle vague, ainsi qu'avec Bernard-Henri Lévy: Le jour et la nuit.

En 1998, Une chance sur deux de Patrice Leconte, où il retrouve Belmondo 29 ans après Borsalino, n'est pas non plus une franche réussite. En 1999, il annonce qu'il se retire du cinéma mais il met vite fin à sa retraite en apparaissant dans Les Acteurs de Bertrand Blier. En 2003, 2004, il tourne pour la télé dans la série policière Frank Riva.

Actuellement (ou récemment), il est sur les planches aux côtés de Mireille Darc dans l'adaptation théâtrale de Sur la route de Madison (remake de l'excellent film de Clint Eastwood). Prochainement, Delon sera à l'affiche de Untitled Johnnie To project et Astérix aux Jeux Olympiques.

Un comédien c'est une vocation, un métier qui s'apprend, c'est un choix de vie. Un acteur c'est une personnalité, forte en général, prise et mise au service du cinéma par un concours de circonstances.

Alain Delon | Le Monde (18 Juin 2003)

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