Oiseau en plein ciel, traversé de ciel.
17 déc. 2013Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres.
René Magritte
La Grande famille de Magritte appartenant à la Collection Nellens de Knokke-le-Zoute (1963).
Trolls de Troy - Tome 9 de Mourier et Arleston (Couverture spéciale du coffret tomes 9 à 12 millésimé 2010).
Dans Trolls de Troy - Tome 9 - "Les prisonniers du Darshan (I)" (Mourier et Arleston, Soleil) Jean-Louis Mourier pastiche le tableau, La grande famille, de René Magritte sur la couverture de son album édition coffret tomes 9 à 12. Ici, la silhouette d'oiseau est remplacée par celle d'un sfroumptch. L'auteur a affublé ce dernier d'un chapeau melon, couvre-chef rémanent dans l'œuvre de Magritte. Et sinon, ne prête pas attention à la carotte, Mourier en a fourré (^^) un peu partout sur les quatre couvertures alternatives de ce coffret.
René Magritte (1898-1967) peint La grande famille en 1963. Les toiles de cet artiste belge jouent souvent sur le décalage entre un objet et sa représentation. Et celle-ci ne déroge pas à la règle. L'oiseau prenant son envol découpe dans un ciel d'aurore (ou de couchant ?), la grande clarté du jour.
Ses titres d'œuvres sont toujours déroutants. Ils ne décrivent jamais le sujet représenté. Perso j'appelle ça du foutage de gueule, mais bon, je suis mal placé pour critiquer les titres d'autrui vu la manière dont je procède sur ce blog ! ^^ Etant plutôt terre à terre dans le domaine de l'art, je ne comprends pas toujours les surréalistes (Mais y-a-t-il quelque chose à comprendre ?), et pour le coup je ne suis guère réceptif, mais là bizarrement, je trouve bon nombre de ses tableaux fascinants. Comme je ne saurai pas expliquer le pourquoi du comment, je vais donc laisser faire René-Marie Jongen...
[...] Le ciel clair de -La grande famille- transparait sur le monde contextuel dans lequel il fait irruption en y déterminant des reflets. La mer [...] admet la double présence reflétée du ciel clair (intérieur de l'oiseau) et du ciel sombre (extérieur de l'oiseau), jouant scénographiquement le double rôle de présentoir et d'objet témoin. Elle fait partie du monde où l'oiseau s'inscrit naturellement, par savoir inférable; simultanément, elle contribue à accréditer la réalité de l'ailleurs qui apparaît dans la béance, dont elle montre le reflet. De ce point de vue, le reflet est une variante de l'ombre. [...].
René-Marie Jongen | René Magritte, ou, La pensée imagée de l'invisible: réflexions et recherches
Haha, on la ramène moins là ! ^^
Un oiseau qui traverserait des nuages, que des nuages traverseraient...Tandis qu'il volerait, les ailes étendues largement par-dessus les mers, non plus criant perpétuellement affamé, mais devenu contemplatif... Oiseau en plein ciel, traversé de ciel.
Henri Michaux
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