Je ne savais pas que c'était si simple de faire son devoir quand on est en danger.

Jean Moulin | Premier combat

Caricature de Jean Moulin (Gaël Séjourné).

Dans Jour J - Tome 2 - "Paris, secteur soviétique" (Séjourné, Duval, et Pécau, Delcourt) Gaël Séjourné croque Jean Moulin, et lui fait jouer son propre rôle de chef de la résistance française au côté du général de Gaulle le temps d'une case.
(L'image est tirée de la page 37, case 6).

 

Jean Moulin (1899-1943) était un homme politique et un résistant français. Né d'un père professeur d'histoire, il fait ses études de droit à Montpellier, puis devient Secrétaire général de préfecture à Montpellier. En 1925, à l'âge de vingt-six ans, il est le plus jeune Sous-préfet de France. Il collabore notamment au cabinet ministériel de Pierre Cot. En 1938, il devient le plus jeune Préfet de France d'Eure-et-Loir.

Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, il veut rejoindre l'armée mais il est obligé de rester à son poste. Le 17 juin 1940, il refuse de se plier aux exigences des Allemands. Torturé et enfermé, il tente de se suicider dans sa cellule en se tranchant la gorge, mais il est sauvé in extremis. Révoqué par le gouvernement de Vichy, il s'enfuit en zone libre et prend contact avec les réseaux de résistance.

Après avoir gagné Londres en 1941, il est chargé par le général de Gaulle d'unifier la résistance en zone libre. Parachuté près d'Avignon avec des moyens de transmission, il adopte le pseudonyme Rex. En 1943, il parvient à fondre les organisations Combat, Libération et les Francs-tireurs dans les Mouvements Unis de Résistance. Il se fait appeler Max et devient le chef de la Résistance. Son travail aboutit à la constitution du Conseil National de la Résistance dont il est le premier président.

Victime d'une trahison, il est arrêté par la Gestapo à Caluire, puis emmené à Paris. Torturé, Jean Moulin meurt le 8 juillet 1943 dans le train qui le conduit en Allemagne, sans jamais avoir parlé. Un cénotaphe lui est dédié au Panthéon où se trouvent les tombeaux des grands hommes de la République française. Son corps n'a jamais été identifié avec certitude, et l'urne transférée au Panthéon ne contient que les cendres présumées de Jean Moulin.

[...]. Comme Leclerc entra aux Invalides avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves, sans avoir parlé, comme toi - et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé; avec tous les rayés et les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard enfin tombé sous les crosses; avec les huit mille françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la nuit... [...]

André Malraux | Discours de la cérémonie du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon

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