Rio Jim
29 sept. 2007Le cowboy aux yeux clairs.
Dans Lucky Luke - Inédit en Album - "Paradise Gulch" (Morris et Goscinny, Histoire parue dans Les Cahiers de la BD numéro 43 et dans Stripchrift), Morris croque William S. Hart et lui fait jouer son propre rôle de légende l'ouest à la retraite, le prototype du héros taciturne et dégingandé.
(L'image est tirée de la planche 1, case 6).
William Surrey Hart (1862-1946) était un acteur et un réalisateur américain. Suivant l'itinéraire de son père qui était meunier ambulant, il passe quelques années dans le Dakota, non loin de Sioux-Ville, puis à New York où il fera un peu tous les métiers pour contribuer au budget familial. N'ayant pu entrer à la fameuse école militaire de West-Point, il prend des cours d'art dramatique avec un excellent professeur, F.F. Markey, et va étudier l'interprétation des grands acteurs des scènes de Londres et de Paris.
Rentré aux Etats-Unis, il est engagé pour une tournée au cours de laquelle il interprète des rôles de méchant dans quelques classiques de l'Ouest avant de faire partie de la troupe de la tragédienne Helena Modjeska.
En 1914, William Hart abandonne définitivement la scène au profit de l'écran. Thomas H. Ince, heureux d'avoir enfin trouvé la vedette-western qui lui manquait, lui confie le rôle principal d'une longue série de films dont le héros est un intrépide coureur de prairies, justicier intransigeant et redresseur de torts. Réalisés le plus souvent par Reginald Barker sur des scénarios du spécialiste C. Gardner Sullivan, ces films popularisent en France et en Europe le personnage surnommé Rio Jim : Le serment de Rio Jim, Rio Jim le silencieux, Le poney de Rio Jim, Rio Jim Le fléau du désert, La capture de Rio Jim, Le poker de Rio Jim, L'imposture de Rio Jim, ... Les derniers sont réalisés par le comédien lui-même en collaboration avec Cliff Smith.
Dès 1915, Hart s'évade des intrigues un peu sommaires et aborde le western psychologique avec des films comme Les loups, La rédemption de Rio Jim, Le dieu captif et surtout Pour sauver sa race, histoire simple et humaine, racontée avec sobriété et mettant en valeur une nature grandiose et sauvage.
Entre les années 1917 et 1921, William S. Hart tourne vingt-quatre films produit par la Paramount, dont voici les plus connus: L'homme aux yeux clairs, Le mentor, Le tigre humain, Le jaguar de la Sierra et Sa dernière mission. Après son mariage avec sa partenaire Winifred Westover en 1921, Hart prend la décision de se retirer de la vie active. Il ne tourne plus que quelques films, dont deux de ses œuvres les plus ambitieuses, La dernière chevauchée de Cliff Smith et Le fils de prairie de King Baggott.
William Hart a écrit plusieurs romans situés dans l'Ouest, ainsi que son autobiographie : My Life, East and West, publiée en 1929. L'homme aux yeux clairs est mort le 23 juin 1946, dans un hôpital de Los Angeles. Il a laissé une fortune d'environ 1 170 000 dollars. Il fit de nombreux dons à des sociétés de bienfaisance et légua Horseshoe, son ranch, au comté de Los Angeles à charge d'en faire un parc public et un musée.
PS: Je ne suis pas sûr de l'exactitude de la date de naissance de William S. Hart. Entre: 1862, 1864, 1965, et 1870, j'ai opté pour 1862 en faisant confiance à AlloCiné (qui n'est pas infaillible).
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