Le bourgeois gentilhomme
15 janv. 2007Je ne crois pas qu'il l'ait interprété mais le rôle lui aurait collé comme un gant.
Dans Astérix - Tome 21 - "Le cadeau de César" (Uderzo et Goscinny, Hachette) Albert Uderzo croque André Alerme et lui donne le rôle d'Orthopédix, un aubergiste qui croit s'être payé le titre de propriété du village des irréductibles gaulois.
(L'image est tirée de la page 9, case 5).
André Alerme (1877-1960) était un acteur français. Attiré très tôt par le théâtre, il abandonne ses études de médecine et de sculpture pour se produire sur les scènes parisiennes dans les comédies à grand succès comme Le blanc et le noir de Sacha Guitry qu'il reprend dans la version filmée. C'est le début du début du XXe siècle; il est encore mince et fringant.
Lorsqu'il vient au cinéma, il est déjà quinquagénaire, rond avec un double menton, chauve et moustachu, petit et replet. Spécialisé dans les emplois de bourgeois parvenu et soucieux avant tout de paraître, nobliau de province vaniteux, il est un agité perpétuel, sur le qui-vive, le sourcil froncé d'inquiétude, tour à tour vantard et obséquieux, joli coeur à en être ridicule, il est spécialiste des seconds rôles: Mam'zelle Nitouche, Tovarich ?
Jacques Feyder lui confie ses deux plus beaux rôles: époux de Françoise Rosay dans Pension Mimosas comme dans La kermesse héroïque. Il incarne dans le premier, un brave homme pantouflard dépassé par les événements. Dans le second, il est le bourgmestre de Boom, la ville flamande envahie par les Espagnols: pantin dérisoire, criard, couard et de surcroît cocu, il fait semblant d'être mort pour échapper à ses obligations.
On peut aussi souligner sa très belle création dans Pour une nuit d'amour d'Edmond T.Gréville où il interprète un père aveugle.
Retiré du cinéma en 1950, il décède dix ans plus tard dans un anonymat quasi total, peu de journaux ayant cru bon d'annoncer sa disparition.
PS: Cet album, avec La Zizanie, est un de mes préférés en ne comptant que ceux qui se déroulent dans le village. 😃
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