Ceux qui se fixent n'ont nulle part où aller...

Van Morgan interprété par Dean Martin | Cinq cartes à abattre

Photographie de tournage du film Cinq cartes à abattre d'Henry Hathaway (1968).
Photographie de tournage du film Cinq cartes à abattre d'Henry Hathaway (1968).


Capitan Miki #100 du studio EsseGesse (Couverture de Dino Busett).

Dans le fumetti Capitan Miki #100 (Studio EsseGesse • Dardo) le cover artist Dino Busett pastiche une photographie du tournage du film Cinq cartes à abattre d'Henry Hathaway sur la couverture de la BD. Ici, Van Morgan interprété par Dean Martin est remplacé par un cowboy dont j'ignore le nom et le rôle dans ce numéro du fumetti (Comme d'habitude si tu as plus d'informations pour compléter cette partie de l'article, je suis preneur).

 

Cinq cartes à abattre (5 Card Stud en VO) est un western américain réalisé par Henry Hathaway. Le long métrage est sorti dans les salles obscures le 10 juillet 1968. Sur un scénario de Marguerite Roberts d'après un roman de Ray Gaulden, ce film, qui se déroule en 1880 dans une petite ville du Colorado, mêle habilement les genres du western et du thriller.

En 1880, dans une petite ville du Colorado, une partie de cartes dégénère. L'un des joueurs, aperçu en train de tricher, se fait passer à tabac par le reste de la table, et meurt pendu. Peu de temps après l'arrivée d'un nouveau pasteur (Robert Mitchum), survient également un justicier vengeur qui tue les coupables les uns après les autres.

AlloCiné | Cinq cartes à abattre

Avec Cinq cartes à abattre, Henry Hathaway signe un western qui s'éloigne des figures imposées du genre. L'univers est ici plus proche du film policier que du western. Le réalisateur, connu pour sa description de la violence au quotidien, livre ici quelques séquences remarquables. Une scène en particulier, vers le milieu du film, montre de manière saisissante l'escalade de la violence dans une petite ville du Far West, suite au climat de suspicion et à la psychose collective. Si le thème de la vengeance est au cœur de l'action, la manière de l'exploiter est novatrice. Le spectateur assiste à une sorte de polar, les joueurs d'une partie de poker ayant mal tourné, sont un à un mystérieusement assassinés.

Le film réunit un casting de choix, avec Dean Martin dans le rôle de Van Morgan, Robert Mitchum incarnant le révérend Rudd, et Inger Stevens jouant Lily Langford. Roddy McDowall campe le rôle du jeune et impitoyable Nick Evers. Dean Martin retrouve Henry Hathaway, qui l'avait déjà fait tourner dans Les Quatre fils de Katie Elder (1965). Le rôle peu banal de Robert Mitchum en tant que prêtre cachant un revolver dans une bible, est très similaire à celui de La Nuit du chasseur. C'est le second et dernier film qu'il tourne avec Henry Hathaway après La Sorcière blanche; un an plus tôt il avait incarné un ivrogne dans El Dorado, rôle semblable à celui de Dean Martin dans Rio Bravo, réalisé par le même Howard Hawks dix ans plus tôt. Comme c'est souvent le cas dans les films d'Henry Hathaway, les rôles féminins ne sont pas oubliés dans un univers très machiste à l'image d'Inger Stevens propriétaire d'un salon à barbe bien particulier.

Le tournage de Cinq cartes à abattre, est entièrement réalisé dans une ville-studio, proche de Durango au Mexique.

Malgré ses qualités, le film fut un échec au box-office à sa sortie. Le script, jugé faible et narrant une histoire de vengeance banale sous couvert d'une intrigue policière, ainsi qu'une mise en scène manquant parfois de rigueur, ont desservi le film. Cinq cartes à abattre est une œuvre à l'atmosphère sombre et oppressante, assez proche du cinéma européen contemporain. Les meurtres et la découverte des corps sont d'ailleurs graphiquement osés pour l'Amérique de l'époque, ce qui peut expliquer ce flop... Cependant, le film est depuis devenu un classique des diffusions télévisuelles.

Un point fort du film est sa bande sonore, composée par Maurice Jarre. Le compositeur semble s'être particulièrement amusé, livrant une partition tour à tour drôle, légère, angoissante et inquiétante. La ballade du générique est interprétée par Dean Martin lui-même, ajoutant une touche supplémentaire à l'ambiance du film.

Bien que Cinq cartes à abattre ne soit pas considéré comme l'un des plus grands westerns des années 60, il reste un divertissement honnête, mêlant les codes du western et du thriller dans une ambiance sombre et oppressante. Il offre aux spectateurs une plongée dans l'atmosphère tendue d'une petite ville du Far West, où la violence et la vengeance s'entremêlent autour d'une mystérieuse série de meurtres.

— Quelqu'un vous a élu ?
— Dieu. Et Monsieur Colt fait élire beaucoup de monde.
— Il en élimine tout autant. Laissez Dieu faire son travail.
— Je le remplace jusqu'à ce qu'il arrive en ville...

Van Morgan (Dean Martin) et Jonathan Rudd (Robert Mitchum) | Cinq cartes à abattre

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