Mon objectif n'est pas d'exposer l'artisanat, mais plutôt de le submerger et d'en faire à juste titre le serviteur de la beauté, du pouvoir et du contenu émotionnel.

Andrew Wyeth

Christina's World d'Andrew Wyeth exposée au Museum of Modern Art de New York (1948).
Christina's World d'Andrew Wyeth exposée au Museum of Modern Art de New York (1948).

Christina's World selon Glenn Fabry. Christina's World selon Glenn Fabry.
Preacher #43 de Dillon et Ennis (Couverture non-retenue de Glenn Fabry).

Dans le comic book Preacher #43 - "Christina's World" (Dillon et Ennis • Vertigo) le cover artist Glenn Fabry parodie la toile Christina's World d'Andrew Wyeth sur la couverture de la BD. Ici, Christina et "son monde" sont remplacés par Christina L'Angell Custer, la mère du révérend Jesse Custer, devant la propriété familiale de la plantation d'Angelville en Louisiane. Sur le perron, on distingue sa mère Marie L'Angell accompagné de ses deux sbires: T.C. et Jody.

C'est la seule couverture retouchée par ordinateur. C'était censé rappeler "Christina's World", la célèbre peinture d'Andrew Wyeth. Quand je l'ai eu terminée, on a jugé qu'elle la rappelait un peu trop, j'ai donc dû dessiner une nouvelle silhouette sur une autre planche. Un peu de magie par ordinateur, et voilà le résultat. Avec un bon paquet de briques.

Glenn Fabry (Cover artist)

Christina's World selon Glenn Fabry. Christina's World selon Glenn Fabry.
Preacher #43 de Dillon et Ennis (Couverture de Glenn Fabry).

Ci-dessus, la couverture finalement retenue avec la nouvelle silhouette de Christina Custer: couverture non-maquettée et couverture finale.

Superbe, et encore une couverture qui capture la noirceur du bouquin... plus précisément les horreurs qui pèsent sur notre héros et sur sa famille depuis le début. Merci à Andrew Wyeth pour l'inspiration, bien sûr.

Garth Ennis (Le scénariste)

Preacher #9 (Vertigo) de Steve Dillon et Garth Ennis (Page 9). Preacher #43 (Vertigo) de Steve Dillon et Garth Ennis (Page 17).
Preacher #9 de Steve Dillon et Garth Ennis (Page 9)
et
Preacher #43 de Steve Dillon et Garth Ennis (Page 17).

Il est fait plusieurs autres fois référence à ce tableau dans le série. Dans Preacher #28 à la page 9, on voit Jesse l'admirer au musée, et encore dans le numéro #43 où Jesse et Christina le contemplent ensemble dans un livre. Dans ce passage Madame Custer s'exprime dans un enchainement de bulles en faisant un parallèle entre le sens profond du tableau et sa propre vie.

Quelqu'un a peint ma vie. La fille était une cousine de Wyeth. Elle avait la polio. Elle était si faible, elle ne pouvait jamais aller plus loin que là, à l'autre bout du champ. Toujours à portée de vue de la maison. C'était le centre de son monde. Elle ne pouvait lui échapper. Elle la trouvait toujours pour la ramener, quoi qu'il arrive...

Christina Custer (Page 17)

Le "ELLE" dans "Elle ne pouvait lui échapper. Elle la trouvait toujours pour la ramener" pour la Christina du tableau se rapporte à la maison, et pour Christina Custer, ça fait référence à sa ""sorcière tyrannique"" de mère, Marie L'Angell... J'en ai déjà trop dit, je m'arrête là pour ne pas te spoiler davantage cette excellente série de comics qu'il faut absolument lire. Culte !

Le comics a été adapté en série TV, le résultat est moyen, l'ambiance y est plutôt bien retranscrite, mais il y a de trop gros problèmes de rythme, tantôt trop long et trop mou, tantôt trop rapide avec de nombreux raccourcis par rapport à l'histoire originale, des ajouts pas toujours très heureux. L'envie de bien faire est présente et palpable, mais il y a trop d'erreurs et de maladresse, et ça ne suffit pas pour rendre hommage aux comics ! Au risque de me répéter, il faut vraiment lire les comic books ! En France, l'éditeur Urban Comics a ressortit toute la collection en six volumes plutôt bien foutus. Ce n'est pas donné mais chaque bouquin compte environ 400 pages. Et les couvertures de Glenn Fabry, une vraie tuerie !

 

Pour avoir plus d'informations sur cette toile et en voir d'autres pastiches, rends-toi »ici« où j'ai déjà traité le sujet. 😉

Je préfère l'hiver et l'automne, quand on sent l'ossature du paysage, sa solitude, la sensation d'engourdissement de l'hiver. Quelque chose attend tapi dessous, on ne voit pas toute l'histoire.

Andrew Wyeth

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