Apprenez votre texte... posez vos pieds... regardez l'autre acteur dans les yeux... prononcez les mots... pensez-les.

James Cagney


Dans le fumetti Baghera la panthère noire - Tome 23 - "Sac d'embrouilles" (Leonetti et Barbieri • Elvifrance) le cover artist Emanuele Taglietti croque James Cagney et lui donne le rôle de l'acteur James Taylor dont Cat Sparrow alias Vipera Bionda ne reste pas insensible à son charme.
(L'image est tirée de la couverture).

Les Anges aux figures sales selon Emanuele Taglietti. Photographie de James Cagney pour la promotion du film Les Anges aux figures sales de Michael Curtiz (1938).
Baghera la panthère noire - Tome 23 de Leonetti et Barbieri (Couverture d'Emanuele Taglietti)
et
Photographie de James Cagney pour la promotion du film Les Anges aux figures sales de Michael Curtiz (1938).

Sur cette couverture de ce numéro, Emanuele Taglietti caricature à deux reprises la plastique de James Cagney pour donner vie au personnage de James Taylor en premier plan et son sosie en arrière-plan. Et pour ce dernier, il plagie une photographie promotionnelle de l'acteur pour le film Les Anges aux figures sales de Michael Curtiz où il incarne le gangster William Sullivan alias Rocky.

 

James Cagney (1899-1986) était un acteur, danseur, producteur et réalisateur de cinéma. D'origine irlandaise, il passe son enfance à New York, dans un quartier difficile où il apprend très vite à faire face à la violence de rue, ainsi qu'à la sévérité de sa mère. Dès son adolescence, il exerce plusieurs métiers pour aider sa famille, et se passionne pour différentes activités sportives, dont la boxe que son père pratique, mais que sa mère le pousse finalement à arrêter. Ne se prédestinant pas du tout à une carrière d'acteur, le jeune homme débrouillard et bagarreur effectue ses premiers pas sur scène par le plus grand des hasards, en se déguisant en femme pour les besoins d'un spectacle musical... Une prestation bien loin des personnages de gangsters pour lesquels il sera par la suite immortalisé, mais qui témoigne tout de même d'un aspect important et méconnu de sa carrière: sa passion de la scène, de la comédie, et de la danse.

Le comédien débutant se produit dans divers cabarets, au sein desquels il rencontre sa future femme, la danseuse Frances Willard avec qui il restera marié jusqu'à sa mort. Sur scène, ses talents de danseur de claquettes se manifestent pleinement, et en 1930, il s'illustre sur les planches de Broadway. Cette même année, la Warner le remarque dans la pièce Penny Arcade, qu'elle décide d'adapter au cinéma sous le titre Sinners' Holiday. Ce film marque ainsi la première prestation cinématographique de Cagney. Les producteurs de la Warner ne tardent pas à prendre conscience du charisme de cette petite frappe d'1,70 mètre, qui se voit proposer le rôle principal du violent L'Ennemi public (1930), succès commercial et critique érigeant James Cagney en star incontournable du film de gangsters des années 1930.

S'en suivent plusieurs rôles de hors-la-loi charismatiques conférant à lui donner cette image de mauvais garçon, rôles que le public apprécie beaucoup dans un contexte post crise de 1929. James Cagney tourne ainsi pendant les années 1930 dans Winner Take All, Le Tombeur, Les Anges aux figures sales, A chaque aube je meurs, et Les Fantastiques années vingt. Cela étant, cette prédisposition à jouer les criminels ne doit pas éclipser le fait qu'il s'affiche avec tout autant de talent dans d'autres genres de films. Chez deux de ses metteurs en scène fétiches par exemple dans Taxi ! en 1932 tout d'abord, il se glisse dans la peau d'un syndicaliste déterminé sous la direction de Roy Del Ruth. Puis, un an plus tard, l'acteur danse devant la caméra de Lloyd Bacon pour les besoins de la comédie musicale Prologues.

Si la Warner tarde à en prendre conscience, James Cagney aime prouver à de multiples reprises qu'il peut jouer autre chose qu'un voyou. C'est ainsi qu'il est en tête d'affiche de la comédie musicale La Glorieuse parade de Michael Curtiz, gros succès de l'année 1942. Ce film lui permet d'obtenir l'Oscar du Meilleur acteur, et le prix de la critique new-yorkaise, une récompense qu'il avait déjà obtenue avec Les Anges aux figures sales quatre ans auparavant, également sous la houlette de Curtiz. Malgré ses nombreux démêlés avec la Warner et sa volonté de se diversifier, James Cagney joue, en 1949, dans l'un de ses films les plus connus: L'Enfer est à lui de Raoul Walsh. Sa prestation d'un gangster névrosé et fils à sa maman restera à jamais gravée dans les annales. L'acteur explique d'ailleurs s'être inspiré de son propre vécu pour composer ce personnage culte.

Par la suite, Cagney alterne les studios en tournant avec les plus grands, de John Ford dans What Price Glory en 1952 à Gordon Douglas dans Un Fauve en liberté en 1950 et Feu sur le gang en 1951, en passant par Nicholas Ray dans A l'ombre des potences en 1955. Il endosse même la casquette de réalisateur avec A deux pas de l'enfer en 1957, qui n'est malheureusement pas un succès.

Epuisé et de plus en plus affecté par ses jambes, le comédien choisit de se retirer du cinéma après avoir joué dans la comédie Un, deux, trois de Billy Wilder en 1961, pour se consacrer à sa femme, sa ferme et ses chevaux qu'il adore. Une vingtaine d'années plus tard, l'atypique cinéaste Milos Forman lui offre le rôle d'un chef de police dans Ragtime, où il retrouve l'un de ses partenaires des années 1930, Pat O'Brien, pour lequel il s'agit également du dernier film. A 86 ans, James Cagney est finalement emporté par la maladie. D'une enfance difficile aux plateaux des plus grands films de gangsters, en passant par ses procès contre la Warner et ses comédies musicales, il laisse derrière lui un parcours exceptionnel, tout droit sorti d'un film hollywoodien.

J'en ai marre de porter des armes et de battre des femmes.

James Cagney

##002438##
Retour à l'accueil