Lorsqu'on sépare le dogme de l'esprit, on risque tous les intégrismes, de l'Inquisition au Terrorisme.

Abd al Malik | Télérama (18 février 2015)

Photographie du tournage du film La Torture d'Adrian Hoven (1973).
Photographie du tournage du film La Torture d'Adrian Hoven (1973).

La Torture selon Emanuele Taglietti. La Torture selon Emanuele Taglietti.
Baghera la panthère noire - Tome 29 du Studio Leonetti et Renzo Barbieri (Couverture originale d'Emanuele Taglietti).

Dans le fumetti Baghera la panthère noire - Tome 29 - "Et qu'ça saute !" (Studio Leonetti et Barbieri • Elvifrance) le cover artist Emanuele Taglietti pastiche une photographie du tournage du film La Torture d'Adrian Hoven sur la couverture de la BD. Ici, le maître de torture incarné par Joachim Hackethal devient le bourreau Spencer Karry, et Elisbeth von Salmenau interprétée par Erika Blanc est remplacée par la condamnée à mort Daniela Scott.

Cette aventure de Cat Morley alias Cat Sparrow est traduite du fumetti Vipera Bionda #16 - "SEDIA ELETTRICA" (Edifumetto) où la jolie blonde est missionnée par la mafia pour faire évader Pepper Xant avant qu'il ne soit exécuté par électrocution sur la chaise électrique.

 

La Torture (Hexen – geschändet und zu Tode gequält en VO) est un film d'épouvante ouest-allemand réalisé par Adrian Hoven, et sorti dans les salles obscures le 26 janvier 1973. Il s'agit de la suite directe du film La Marque du diable (1970), également réalisé par Hoven, et s'inscrit dans la lignée des œuvres cinématographiques explorant les horreurs de la chasse aux sorcières au XVIIIe siècle.

Un tribunal interroge, torture et assassine des "sorcières" et des "hérétiques" pendant l'inquisition.

AlloCiné | La Torture

En France, Hexen – geschändet und zu Tode gequält est sorti sous différents titres: La torture, La Malédiction du diable, ou La Marque du diable 2. Et en anglais, il s'intitule Mark of the Devil Part II.

La Torture s'inscrit dans la tradition du cinéma d'horreur européen des années 1970, en mettant en scène la violence institutionnalisée, la corruption morale et les abus de pouvoir sous couvert de religion. Le film est particulièrement connu pour ses scènes de torture graphique et son atmosphère oppressante, qui dénoncent la barbarie des procès en sorcellerie et la manipulation des foules par la peur.

Erika Blanc, actrice italienne de renom, avait déjà une solide carrière dans le cinéma européen avant ce film, notamment dans des rôles de genre fantastique et d'horreur, ce qui lui permet d'apporter une profondeur et une crédibilité particulières. Ici, elle incarne Elisabeth von Salmenau, personnage central du film, une noble femme dont la famille est injustement accusée de sorcellerie et persécutée par le cruel chasseur de sorcières Balthasar von Ross (Anton Diffring). Son interprétation est remarquée pour la force et la dignité qu'elle confère à son personnage, qui subit de terribles épreuves: la perte de son mari, la menace pesant sur son fils, la torture, et l'emprisonnement. Elle parvient à exprimer à la fois la vulnérabilité d'une mère et d'une épouse, et la détermination d'une femme prête à tout pour sauver sa famille, et dénoncer la tyrannie. La sensibilité de l'actrice et son charisme contribuent à humaniser le film malgré ses scènes d'horreur.

Bien que vendu comme une suite, le film n'a aucun lien réel avec le premier film, hormis une période similaire et des cas de torture gratuite. Reggie Nalder, qui jouait Albino le méchant dans le premier film, est aussi à l'affiche du second opus, mais il interprète un personnage différent: Natas, le chasseur de sorcières.

La version internationale du film a parfois été censurée, certaines scènes de torture ayant été atténuées ou coupées selon les pays de diffusion. Malgré ou à cause de sa violence, le film a marqué les amateurs du genre et reste une référence pour ceux qui s'intéressent à la représentation cinématographique de la chasse aux sorcières.

L'histoire de l'Inquisition est l'illustration du drame qui menace les hommes chaque fois qu'une liaison organique s'établit entre l'Etat et l'Eglise.

Bartolomé Bennassar

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