The Department of Conspiracy
01 nov. 2023Et c'est ma définition de la démocratie, le droit d'être en minorité et de ne pas être réprimé.
Lee Harvey Oswalt
Photographie de Lee Harvey Oswalt pour la couverture du magazine Life (1964).
The Department of Truth #11 de Simmonds et Tynion (Couverture bis de Jorge Fornes).
Dans le comic book The Department of Truth #11 - "The Hunt" (Simmonds et Tynion • Image Comics) le cover artist Jorge Fornes parodie la photographie de Lee Harvey Oswalt, prise par son épouse Marina Oswalt et qui a été reprise en Une du magazine Life du 21 février 1964, sur une des couvertures alternatives de la BD. Dans la série, Lee Harvey Oswalt à un rôle récurrent.
The Department of Truth #12 de Simmonds et Tynion (Couverture bis de Johnny Desjardins).
Le cover artist Johnny Desjardins refait la même chose dans une autre couverture alternative du numéro suivant du comic books.
Lee Harvey Oswald, né le 18 octobre 1939 à La Nouvelle-Orléans, et mort assassiné le 24 novembre 1963 à Dallas, est le principal suspect de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et du meurtre du policier J. D. Tippit, conformément aux conclusions rendues par deux enquêtes gouvernementales. Cependant, aucun procès, ni même le début d'une instruction judiciaire, n'a pu avoir lieu puisqu'il a été abattu par Jack Ruby moins de 48 heures après son arrestation.
L'assassinat de John F. Kennedy, trente-cinquième président des Etats-Unis, a lieu le vendredi 22 novembre 1963 à Dallas à 12h30. Le cortège présidentiel traverse à vitesse réduite le centre de la ville. Lorsque la voiture présidentielle, décapotée, passe sur Dealey Plaza, John F. Kennedy est mortellement blessé par des tirs d'armes à feu. Une heure et demie après la fusillade, l'ancien marine, Lee Harvey Oswald, est arrêté dans un cinéma pour avoir tué un policier. Identifié comme un des employés du dépôt de livres, bâtiment d'où on a tiré sur le cortège selon des témoins, et au cinquième étage duquel on a retrouvé un fusil à lunette lui appartenant, il est considéré par la police de Dallas comme le principal suspect de l'assassinat du président.
Cet assassinat n'en finit pas de hanter les Etats-Unis. Des décennies après les faits, les défenseurs de l'assassin présumé Lee Harvey Oswald sont encore légion. L'ancien marine est pour beaucoup considéré comme un bouc émissaire, le paravent d'un vaste complot. Et cette Une accablante de Life Magazine qui nous réunit aujourd'hui, y est pour beaucoup. On y voit Oswald posant sous l'objectif de son épouse Marina, dans son jardin, en cowboy, pistolet au ceinturon, et fusil à la main, un Carcano, le même modèle que celui utilisé contre le président des Etats-Unis. Les nombreux adeptes de la théorie du complot, clament que c'est un faux, un photomontage. La position est étrange, les ombres contradictoires, et les proportions incompréhensibles...
En 2015, le laboratoire spécialisé en criminologie du professeur Hany Farid de l'université de Darmouth démontre pourtant que la photo n'est pas truquée. Sa reconstitution de la scène lui permet de prouver que les ombres, et tout particulièrement celle en V sous la pointe du nez d'Oswald, jugée comme impossible par rapport à celle de la barrière, correspondent indiscutablement à la lumière du cliché, pris aux alentours de midi. Mais alors, que dire de la posture d'Oswald en équilibre, instable, considérée comme impossible à toute personne normalement constituée ? Toujours à l'aide de la modélisation, en répartissant soigneusement les masses du corps et des armes, telles que l'image les présente, le laboratoire prouve qu'il n'y a aucun exploit à se tenir ainsi. Restait l'épineux problème de la taille: les dénonciateurs d'un complot contre le bouc émissaire Oswald n'avaient-ils pas levé un sacré lièvre en affirmant que la longueur du fusil était trop grande par rapport à la stature d'Oswald ? Eh bien non. Toujours à l'aide de son image en 3D, l'équipe américaine rappelle une évidence: une photo fausse les perspectives, en reproduisant le réel en deux dimensions et non en trois. Sans compter la déformation propre aux objectifs.
De nature méfiant voire sceptique, mais pas du tout complotiste, et j'insiste sur ce dernier point, j'avoue que sur l'assassinat de Kennedy, mon avis sur la question fait exception en penchant du côté de la théorie du complot. Mon opinion a très largement été influencér par le film JFK d'Oliver Stone de 1992. Mais pour le coup, en préparant cet article, je me suis penché consciencieusement sur le sujet en lisant des articles de média sérieux, et du coup je ne sais plus quoi penser. Tout ce que je peux dire, c'est que le film JFK est foutrement bon, qu'Oliver Stone est foutrement doué, et que du coup je n'en sais foutrement rien ! Et j'ai aussi découvert qu'en 2021, Stone a produit un documentaire faisant suite à son film, et traitant des dossiers récemment déclassifiés mais je ne l'ai pas encore vu.
En revanche, j'ai enfin regardé l'excellente série 22.11.63 de Bridget Carpenter adaptée d'une histoire de Stephen King qui traite du même sujet, où on suit un prof dont la vie bascule le jour où il découvre un portail temporel qui permet d'être propulsé en 1960, et se donne alors pour mission d'empêcher le meurtre de JFK grâce à son ""pouvoir "" d'anticipation.
Plans de l'épisode 4 de la série 22.11.63 de Bridget Carpenter (2016).
Et dans le quatrième épisode, une scène retranscris le jour où les époux Oswalt, on fait cette photographie. Lee est interprété par Daniel Webber et Marina par Lucy Fry. Du coup pour les auteurs de la série, le cliché n'est pas truqué non plus !
Les révolutions nécessitent du travail, les révolutions nécessitent des sacrifices, les révolutions, et la nôtre y compris, nécessitent un certain rationnement, une certaine quantité de callosités, une certaine quantité de sacrifice.
Lee Harvey Oswalt
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