Liberty Jill
26 oct. 2023Même les femmes libres ne sont jamais tout à fait libres. Elles vivent toujours entre deux guerres.
Christian Bobin | La plus que vive
Liberty Girl de Norman Rockwell pour la couverture du Saturday Evening Post (1943).
Ex-libris Resident Evil de Marco D'Alfonso.
Sur un Ex-libris de l'univers Resident Evil (Capcom) Marco D'Alfonso alias M7781 pastiche l'illustration Liberty Girl de Norman Rockwell faisant la couverture du numéro 216 du Saturday Evening Post du 4 septembre 1943. Ici, Rosie the Riveter est remplacée par Jill Valentine, spécialiste du désamorçage de bombes, et agent des opérations spéciales de l'unité S.T.A.R.S..
Resident Evil, ce n'est pas que des jeux et des films, c'est aussi une série de comics qui paru chez différent éditeur au film des années: Marvel, DC Comics, Image Comics, et finalement Capcom, la societé fondatrice du jeu vidéo.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis continue leur effort de guerre car les femmes ont pris le relais des hommes partis au front. Et c'est dans ce contexte qu'on retrouve Rosie the Riveter dont Norman Rockwell (1894-1978) est l'inventeur. Pour plus d'informations, j'en ai déjà parlé »là«. Aujourd'hui, avec Liberty Girl on redécouvre une Rosie fonceuse, parée à toutes les éventualités vue tout l'attirail qu'elle trimballe. Drapé de la bannière étoilée, elle est équipée pour la plomberie, l'électricité, le jardinage, le ménage, la livraison, la mécanique, la couture, le secrétariat...
Ces femmes s'adaptaient à toutes les situations. En plus, elles avaient leurs travaux d'intérieur et leurs enfants à assumer. Beaucoup d'entre elles auraient aimé conserver les emplois qu'elles occupaient, mais, une fois la guerre finie, les hommes qui sont rentrés ont repris leurs activités et les femmes sont retournées au foyer. La petite icône sur la couverture représentant une Torche de la Liberté est l'insigne des Women War Workers et figure sur tous les magazines qui mettaient toutes ces femmes en avant.
Modèle photographique pour Liberty Girl de Norman Rockwell.
Comme souvent, Norman photographie des vraies personnes en action, qui lui servent ensuite de modèle pour dessiner. D'après certaines sources, ici, il s'agit d'un modèle professionnel qui aurait prêté ses traits à cette Rosie, et d'après d'autres sources, c'est une des filles de son confrère illustrateur Mead Schaeffer qui aurait posée pour cette couverture. En tout cas, une fois de plus, le maestro a réussi à capter et à accentuer toute l'énergie de la mise en situation.
Norman Rockwell a réalisé un grand nombre d'illustrations pendant la guerre, mais elles ne montraient jamais de combat, des personnages blessés ou en difficulté. Il a pourtant réussi à capturer toute la lutte de l'Amérique dans ses peintures.
La femme libérée se veut libre de l'amour de l'homme, elle a pour seule ambition de devenir l'esclave d'un patron indifférent.
Christian Bobin | Jacques Sternberg
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