Miss Biscoto
03 mars 2015L'usine est conçue pour produire des objets et broyer des hommes.
Robert Linhart | L'Etabli
We can do it ! de Miller (1943).
Captain Marvel #2 de Soy et DeConnick (Couverture de McGuinness).
Dans le comics book Captain Marvel #2 (Soy et DeConnick, Marvel) Ed McGuinness pastiche l'affiche We can do it ! de J. Howard Miller, sur la couverture de sa BD. Ici, Geraldine Hoff Doyle alias Rosie the Riveter est remplacée par Captain Marvel alias Carol Susan Jane Danvers.
We can do it ! est une affiche réalisée en 1943 par J. Howard Miller (1918-2004) pour le compte de la Westinghouse Electric. C'est le Comité de coordination de la production de guerre de cette entreprise qui embauche cet illustrateur de Pittsburg afin qu'il dessine une série de posters avec le slogan "We can do it !" (Nous pouvons le faire !) afin de remonter le moral des ouvriers de la société pour maintenir la productivité durant la Seconde guerre mondiale. Cette campagne de pub n'est destinée qu'à un usage interne à la Westinghouse Electric. Cette affiche orne les murs de l'entreprise seulement pendant deux semaines durant le mois de février de l'année 1943 avant d'être recouverte par d'autre poster de Miller. Elle est donc inconnue du public, et n'a absolument pas pour vocation de recruter des femmes pour l'effort de guerre au niveau national.
Photographie de Doyle par l'UPI.
Pour son dessin, Miller s'inspire d'une photographie de Geraldine Hoff Doyle, une ouvrière de Westinghouse. A noter que Géraldine n'a travaillé à l'usine que quelques semaines. Elle manipule une machine à emboutir des pièces métalliques. Violoncelliste à ses heures, elle craint pour son physique et préfère arrêter. Mais c'est dans ce court laps de temps, en 1941, qu'un photographe de l'agence United Press International réalise ce cliché noir et blanc.
C'est seulement dans les années 1980, que l'illustration de Miller est redécouverte, et reproduite sous de nombreuses formes par les mouvements prônant l'égalité hommes-femmes afin de soutenir leurs causes. Pour l'occasion cette nouvel icône féministe est communément rebaptisée dans la culture populaire Rosie the Riveter (Rosie la riveteuse) symbole de force et de féminité, représentant la dimension économique naissante jouée par la femme aux Etats-Unis, en référence au six millions de femmes qui travaillaient dans l'industrie de l'armement durant la guerre alors que les hommes étaient partis au front.
Isaïe de Michel-Ange exposé à la Chapelle Sixtine
et
Rosie the Riveter de Rockwell pour la couverture du Saturday Evening Post (1943).
Mais la vraie Rosie the Riveter est une couverture du Saturday Evening Post faite par Norman Rockwell, parue le jour du Mémorial Day en mai 1943. Et cette Rosie là, elle, a bien pour vocation de faire de la propagande d'envergure appelant le peuple américaine et notamment les femmes à participer à l'effort de guerre. La couverture du journal représente Rosie piétinant Mein Kampf en mangeant son sandwich pendant une pause, un énorme pistolet à rivet posé sur ses genoux. Rockwell trouve son inspiration dans une chanson composée par Redd Evans et John Jacobo s'intitulant, je te le donne en mille, Rosie the riveter, et de la représentation du prophète Isaïe de la Chapelle Sixtine, peint par Michel-Ange.
Dans le petit livre rouge des ultra-féministes américaines: Le sixième jour, Dieu créa Adam. Puis il corrigea son erreur.
Pierre Desproges | Le Petit Reporter
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