Dommage, tu me manques déjà.

Alice Abernathy interprétée par Milla Jovovich | Resident Evil

Photographie promotionnelle du film Resident Evil de Paul W.S. Anderson (2002). Resident Evil de Paul W.S. Anderson (2002).
Resident Evil de Paul W.S. Anderson (2002).

Resident Evil selon Sun Khamunaki. Resident Evil selon Sun Khamunaki.
Grimm Fairy Tales #55 de Kourtis, Tedesco, Wohl, Brusha et Franchini (Couverture bis de Sun Khamunaki).

Dans le comic book Grimm Fairy Tales #55 - "Beasts of the City!" (Kourtis, Tedesco, Wohl, Brusha et Franchini • Zenescope) la cover artist Sun Khamunaki pastiche l'affiche du film Resident Evil de Paul W.S. Anderson sur une des couvertures alternatives de BD. Ici, Alice Abernathy interprétée par Milla Jovovich est remplacée par l'agent Liesel Van Helsing.

 

Sorti le 15 mars 2002, Resident Evil débarque sur grand écran en surfant sur la vague des adaptations de jeux vidéo, mais avec assez de personnalité pour marquer le début d'une saga (incroyablement longue) de films qui montrent qu'on peut tout à fait tirer sur des zombies en talons et en robe de soirée.

Tout commence en 1997, lorsque la société allemande Constantin Film acquiert les droits du jeu vidéo culte de Capcom. Plusieurs scénaristes et réalisateurs (Alan B. McElroy, George Romero, Jamie Blanks...) s'y cassent les dents: trop violent, trop fidèle aux jeux, ou tout simplement jugé daté et ennuyeux par les producteurs. George Romero, pourtant maître du zombie, voit ses scripts rejetés, car jugés trop adultes (NC-17 pour les intimes), si bien que le projet alterne entre beaucoup de mains avant d'arriver sur celle de Paul W.S. Anderson, qui après Mortal Kombat, s'attaque à un autre monument du jeu vidéo en inventant Alice, une héroïne inédite. Resident Evil n'est pas une adaptation fidèle des jeux, mais un habile mélange des deux premiers volets, saupoudré de clins d'œil (Alice au pays des merveilles).

Dans un immense laboratoire souterrain, ont lieu des recherches ultra secrètes, supervisées par des centaines de scientifiques. Lorsque l'alarme retentit, tout le monde croit à une simple simulation d'évacuation. Mais bientôt, l'horreur les rattrape. Un virus hautement mortel se propage à un rythme effréné dans les couloirs: en quelques minutes, il met fin à toute vie humaine.
Au même moment, Alice (Milla Jovovich) se réveille dans un somptueux manoir. Ignorant comment elle a pu atterrir là, elle fait la rencontre de Matt (Eric Mabius), un policier. Avant même qu'ils n'aient pu trouver une explication logique à ces phénomènes étranges, un groupe d'intervention militaire, les S.T.A.R.S, débarque de nulle part et les oblige à les suivre. Ces derniers ont reçu l'ordre d'infiltrer le laboratoire et de neutraliser la Red Queen, le super-ordinateur devenu fou que l'on tient pour responsable du désastre.

AlloCiné | Resident Evil

Paul W.S. Anderson, expert en pop culture musclée, apporte un sens du rythme et de l'efficacité visuelle, loin de la lourdeur de certaines tentatives précédentes. Le casting est porté par Milla Jovovich, qui s'impose comme l'icône de la saga. Michelle Rodriguez, Eric Mabius, James Purefoy et Colin Salmon complètent une distribution solide, mais avec une direction d'acteur clairement orientée: on court, on tire, on crie.

La mise en scène alterne séquences efficaces et idées visuelles frappantes. La scène du laser, qui a traumatisé toute une génération, s'appuie sur un savant mélange de vrais effets pratiques (un moulage du corps de l'acteur découpé en cubes pour l'occasion) et de CGI à l'ancienne. Les décors berlinois donnent un cachet industriel bienvenu aux séquences d'action. Anderson truffe le film d'éléments graphiques typiques du début des années 2000: plans interfaces de surveillance, écrans géants et maps 3D des couloirs. La photographie joue sur les teintes bleu-grises, pour un effet glacial qui accentue la tension. Un savant mélange entre Matrix et une boîte de nuit gothique.

La bande-son signée Marilyn Manson et Marco Beltrami donne le ton: indus, sombre, bruitée, parfaitement adaptée à l'action frénétique et au suspense. Entre les riffs percutants et les nappes électroniques, la BO contribue à moderniser l'atmosphère du film et à l'ancrer dans son époque.

A sa sortie, Resident Evil n'a pas forcément convaincu la critique, qui a regretté sa faible fidélité au matériau d'origine et son scénario à trous, mais le public a répondu présent, avec plus de 100 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 33 millions, lançant la franchise la plus longue et rentable tirée du jeu vidéo. Les fans apprécient surtout l'action grisante, la création d'un univers visuel et une héroïne iconique. Avec les années, le film acquiert un statut culte, surtout auprès des amateurs d'action et de zombie movies, tandis que les critiques saluent rétrospectivement son efficacité visuelle et sa capacité à renouveler les codes du genre.

La saga, malgré l'énergie du premier opus, s'est peu à peu enfoncée dans une spirale moins glorieuse, déclinant en qualité au gré des épisodes. Si le second volet, Apocalypse (2004), est généralement considéré comme le plus faible de la série, la plupart des suites ont reçu des critiques mitigées, voire franchement négatives, que ce soit Extinction (2007), Afterlife (2010), Retribution (2012) ou Chapitre final (2016). De film en film, le scénario s'effiloche, les incohérences s'accumulent et la surenchère d'action prend le pas sur toute forme de tension ou d'ambiance horrifique.

Elle m'a mordue ! Elle m'a arrachée un morceau de chair !

Rain Ocampo interprétée par Michelle Rodríguez | Resident Evil

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