Mens sana in corpore salo: En tout homme, il y a un cochon qui sommeille. Premières paroles de la version latine de l'Internationale.

Pierre Desproges | Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis

Photographie de Brigitte Streubel pour le magazine Oui (1977).
Photographie de Brigitte Streubel pour le magazine Oui (1977).

Brigitte Streubel selon Enzo Sciotti. Brigitte Streubel selon Enzo Sciotti.
Pig - Tome 2 de Macchi et Gozzo (Couverture d'Enzo Sciotti).

Dans le fumetti Pig - Tome 2 - "Une situation délicate" (Macchi et Gozzo • Elvifrance) le cover artist Enzo Sciotti pastiche une photographie de Brigitte Streubel extraite du magazine Oui d'octobre 1977 sur la couverture de la BD. Ici, Brigitte est remplacée par Evelyn et à ces côtés on retrouve son amant Mark à qui on a injecté un sérum qui le transforme en "Superman porcin" dès qu'il est excité sexuellement... Tout un programme ! ^^

 

Oui était un magazine pornographique pour hommes publié aux Etats-Unis. Il présentait des photographies explicites de nus de modèles, avec des pin-ups pleine page, des interviews et d'autres articles, ainsi que des dessins coquins. Oui a cessé de paraître en 2007.

Oui est initialement publié en France sous le nom de Lui en novembre 1963 comme l'équivalent français de Playboy. En 1972, Playboy Enterprises rachète les droits pour en faire une édition américaine, en changeant le nom en Oui. Le premier numéro est publié en octobre de cette même année. L'intention est de différencier le public des magazines masculins grand public, pour tenter de répondre au défi lancé par Penthouse et Hustler, avec leur photographie plus trash, et donc de rivaliser sur plusieurs fronts. Au début, Playboy envisage une réponse directe en suivant Penthouse dans une escalade de la nudité, mais la direction hésite à modifier la philosophie du magazine, basée sur un public plus "mature" et "sophistiqué"... Ben oui ! Le lapin porte quand même un nœud pap ! Du coup, au lieu de cela, une publication distincte avec Oui est introduite afin de cibler ce nouveau lectorat, offrant une ligne éditoriale à la Penthouse.

Malgré sa popularité, Oui ne réussit pas à réaliser de profit. De plus, un comble, la direction se rend compte que Oui gagne plus de lecteurs de Playboy que de Penthouse. Ainsi, en juin 1981, Playboy Enterprises met fin à son expérience avec Oui. Le magazine est vendu à Laurant Publishing Ltd. Au cours des années 1980, le magazine maintient sa distinction par rapport à Playboy en publiant des photos plus trash, mais Laurant intègre aussi des clichés de célébrités telles que Phyllis Hyman, Linda Blair, Demi Moore, ou Pia Zadora... En 1982, le magazine achète la nouvelle "Down Among the Dead Men" des écrivains de science-fiction Gardner Dozois et Jack Dann avec le souhait d'attirer un lectorat plus jeune. Toujours dans la même optique, les années 1990 voient le magazine se concentrer sur la culture pop, avec des interviews de musiciens de rock, et une section de comics X tels que True Stories of Adult Film Stars de Rip Off Press, ou Demi the Demoness...

Comme beaucoup de ses concurrents, le magazine a ensuite connu une baisse significative de ses ventes avec l'émergence d'Internet. Oui a tout de même essayé de riposter en étendant son contenu photographique en devenant beaucoup plus hardcore au début des années 2000 pour finalement fermer ses portes en 2007.

 

Le numéro qui nous réunit aujourd'hui est paru en octobre 1977. C'est Judy Beck, photographiée par le photographe Lance Stadler, qui figure en couverture. En page centrale, c'est Claire (alias Deborah un mois plus tôt en France dans Lui), photographiée par Francis Giacobetti. On trouve également plusieurs articles tels que "The Losingest Team In Football", "The Richest Man In The World", et "Renee Richards On Changing Sex".

Ce numéro célèbre le cinquième anniversaire du magazine. Par conséquent, la rubrique "It's Our Fifth Birthday And We're Having A Party" fait la revue année par année de toutes les playmates qui ont défilé dans Oui jusque-là. C'est dans la rétrospective de la troisième année que l'on retrouve un cliché de la mannequin et actrice allemande Brigitte Streubel (1950) qui nous réunit aujourd'hui.

Le cochon offre de nombreux points de comparaison avec un autre mammifère sans poils passé expert dans l'art de semer la merde et de se vautrer dedans.

Pierre Desproges | Fonds de tiroir

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