Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil.

John William Waterhouse

La Sirène de John William Waterhouse (1900).
La Sirène de John William Waterhouse (1900).

La Sirène selon John William Waterhouse.
L'île Panorama de Suehiro Maruo (Page 229, case 2).

Dans le manga L'île Panorama (Maruo • Casterman) Suehiro Maruo pastiche le tableau La Sirène de John William Waterhouse sur une planche de sa BD. Ici, la sirène et le naufragé sont remplacés par deux habitants de l'île Panorama construite par Hirosuké Hitomi qui a usurpé l'identité du défunt Genzaburô Komoda afin de s'emparer de sa fortune pour accomplir son œuvre de paradis terrestre sur une île isolée.

 

John William Waterhouse (1849-1917) est un peintre britannique. Proche du style et des sujets des préraphaélites, il est connu pour ses tableaux inspirés de la mythologie et de la littérature. Il a peint La Sirène (The Siren en VO) en 1900. C'est une huile sur toile mesurant 81 centimètres sur 53 centimètres représentant une sirène assise au bord d'une falaise, lyre à la main, fixant un marin naufragé flottant dans l'eau, qui à son tour la regarde.

Au lendemain d'un naufrage, un survivant épuisé lutte pour rejoindre la sécurité du rivage. Il s'accroche à un rocher sans avoir la force de se tirer des eaux sombres qui montent et descendent autour de lui. Les courants menacent de l'entraîner sous les vagues et presque toute sa force est partie. A ce moment de crise, il est surpris par la vision idyllique d'une jeune fille assise sur le rocher au-dessus de lui, avec une peau blanche nacrée et des lèvres envoûtantes. Avec son expression passive et énigmatique, le marin est envoûté par sa beauté pâle et son chant magique. Sa harpe en coquillage d'ormeau et sa coiffure en perles l'identifient comme une des sirènes. La partie inférieure de ses jambes, éclaboussée par les embruns, se transforme comme par magie en écailles de poisson et en nageoires scintillantes. Ses cheveux sont de la teinte auburn qui, au XIXe siècle, est devenue un puissant symbole de la femme fatale. Mais elle n'est pas la créature marine prédatrice et vicieuse peinte en Europe continentale par des artistes comme Arnold Bocklin, Franz von Stuck ou Gustave Moreau. Elle semble innocente du mal que son chant a causé et continue de pincer les cordes de sa harpe et de contempler le marin en train de se noyer en dessous, aussi curieuse de lui qu'il l'est d'elle.

Le tableau a été vendu le 1er février 1901 à James Gresham de Woodheys Park à Ashton-on-Mersey, où il est resté jusqu'à sa mort en 1914. Le 12 juillet 1917, les exécuteurs testamentaires de Gresham l'on vendu à Gooden & Fox, également à Londres, pour le compte du vicomte William Hesketh Lever. La toile a été transférée à la Lady Lever Art Gallery, qui l'a vendu le 6 juin 1958 à un acheteur nommé Goldschmidt. Il a été acquis par la suite par la galerie d'Offay-Couper à Londres, qui l'a vendu à M. Bertonati en 1970. Puis il est racheté par Seymour Stein le 26 novembre 1985. En 2003, le tableau était estimé à un million de livres, et en 2018 il est revendu à une collection privée pour la somme de cinq millions de dollars.

Les sirènes de jadis sont les prospectus d'aujourd'hui comme elles, ils finissent en queue de poisson... d'avril.

John Petit-Senn | Bluettes et boutades

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