Charlie's Pandas
15 oct. 2025Il était une fois trois filles superbes et différentes, qui en grandissant sont devenues trois femmes très différentes, mais elles ont trois choses en commun, elles sont brillantes, elles sont belles et elles travaillent pour moi. Mon nom: Charlie.
Charlie interprété par John Forsythe | Charlie et ses drôles de dames
Charlie et ses drôles de dames de McG (2000).
Shanda the Panda #32 de Sara Palmer et Mike Curtis (Couverture).
Dans le comic book Shanda the Panda #32 (Palmer et Curtis • Antarctic Press) Sara Palmer parodie l'affiche du film Charlie et ses drôles de dames de Joseph McGinty Nichol dit McG sur la couverture de sa BD. Ici, Alexandra 'Alex' Munday (Lucy Liu), Natalie Cook (Cameron Diaz) et Dylan Sanders (Drew Barrymore) sont remplacées par des personnages anamorphiques de la BD animalière.
Accrochez vos ceintures et préparez les paillettes, aujourd'hui, on remonte le temps jusqu'à l'an 2000 ! Une époque où les jeans taille basse régnaient en maîtres, où les lecteurs CD portables étaient le comble de la technologie et où un trio de choc a fait exploser le box-office avec un mélange survitaminé d'action, d'humour et de glamour. Sorti le 3 novembre 2000, Charlie et ses drôles de dames (ou Charlie's Angels en VO) de McG n'était pas seulement un film, c'était un véritable phénomène pop. Alors, simple plaisir coupable ou coup de génie ?
L'idée de faire revivre la série culte des années 70 ne sort pas de nulle part. Elle vient surtout de l'esprit d'une des actrices principales: Drew Barrymore. Plus qu'une simple comédienne sur le projet, elle en est la productrice via sa société Flower Films. Loin de vouloir faire une simple copie, Barrymore avait une vision claire: créer un film d'action fun et spectaculaire qui célébrerait l'amitié féminine et le "Girl Power", un concept très en vogue à l'époque (merci les Spice Girls !). Elle voulait que ses héroïnes soient fortes, intelligentes et solidaires, capables de mettre une raclée à des méchants tout en gardant un brushing impeccable. C'est cette énergie qui a convaincu le studio de se lancer dans l'aventure.
Eric Knox (Sam Rockwell) a conçu un logiciel révolutionnaire qui, s'il tombait en de mauvaises mains, mettrait en danger la vie privée de tous ceux qui approchent un ordinateur. Lorsqu'il est enlevé, la présidente de Knox Technologies (Kelly Lynch) fait appel à Charlie (John Forsythe) et à ses trois jeunes détectives aussi sexy qu'intelligentes. Natalie (Cameron Diaz), Dylan (Drew Barrymore) et Alex (Lucy Liu) s'intéressent d'abord à Roger Corwin (Tim Curry), rival de Knox et propriétaire du plus grand réseau de télécommunications par satellite du monde. Pour infiltrer le cercle de ses proches, les trois jeunes femmes ne reculent devant rien.
AlloCiné | Charlie et ses drôles de dames
Ne cherchons pas ici la complexité d'un thriller psychologique. L'intrigue de Charlie's Angels est un prétexte, un fil rouge pour enchaîner les scènes d'action, les changements de costumes et les gags où nos "Anges" vont devoir utiliser leurs charmes, leurs gadgets et leurs impressionnantes compétences en arts martiaux pour déjouer un complot de grande envergure. Le scénario est léger, parfois un peu décousu, mais il remplit parfaitement son rôle: nous divertir sans une seconde d'ennui.
A la réalisation, McG, un nom qui sonne comme une marque de fast-food, et pour cause. Joseph McGinty Nichol venait du monde du clip musical (Korn, The Offspring, Sugar Ray...). Ce choix, audacieux pour un premier film, a défini toute l'esthétique du projet.
Au casting... Cameron Diaz, déjà une immense star, est parfaite en enquêtrice solaire, gaffeuse et séductrice. Elle apporte une touche de comédie et de légèreté irrésistible. Drew Barrymore, l'âme du projet, incarne la rebelle au grand cœur, capable de passer de la bagarre la plus brute à une vulnérabilité touchante. Lucy Liu, en pleine ascension grâce à la série Ally McBeal, campe un Ange plus cérébral, la pro de la technologie avec une pointe de sophistication et une maîtrise impeccable du fouet. L'alchimie entre les trois actrices est palpable et explosive. Elles s'amusent et ça se voit. Autour d'elles, des seconds rôles savoureux: un Bill Murray pince-sans-rire en Bosley, un Sam Rockwell excellent en faux-gentil/vrai-méchant, et l'inoubliable Crispin Glover en "Homme qui sent les cheveux", un antagoniste quasi-muet et délicieusement étrange.
McG a importé tout son savoir-faire du clip dans son film. Ça bouge tout le temps ! La caméra ne se pose jamais, les panoramas ultra-rapides s'enchaînent, et les ralentis stylisés, popularisés un an plus tôt par Matrix, sont utilisés à outrance. Les couleurs sont vives, presque criardes. L'image est léchée, publicitaire. On n'est pas dans le réalisme, mais dans une fantaisie glamour et colorée. Les acteurs sont en roue libre, livrant des performances pleines d'énergie qui collent parfaitement au ton décomplexé du film.
La bande originale est aussi culte que le film. Ancrée dans son époque, elle est une capsule temporelle parfaite. Le point d'orgue est bien sûr le tube planétaire Independent Women Part I des Destiny's Child, devenu un hymne féministe qui a squatté la première place des charts pendant des semaines.
Les trois actrices se sont entraînées durant des mois avec le chorégraphe de combats légendaire Cheung-yan Yuen, le même qui avait travaillé sur Matrix. Elles ont réalisé une grande partie de leurs cascades elles-mêmes. Une rumeur tenace fait état d'une altercation entre Bill Murray et Lucy Liu. Murray aurait critiqué le jeu de l'actrice, qui n'aurait pas hésité à se défendre. Cette tension explique pourquoi Murray n'est pas revenu pour la suite, remplacé par Bernie Mac.
A sa sortie, la critique a été très partagée. Certains ont crié au génie pop, saluant l'énergie et le fun communicatif, tandis que d'autres ont fustigé un film jugé "creux", "bruyant" et "superficiel". Mais le public, lui, a répondu présent en masse. Avec plus de 264 millions de dollars de recettes mondiales, le film fut un immense succès commercial. Il a prouvé que des femmes pouvaient être les têtes d'affiche d'un blockbuster d'action et attirer un large public. Aujourd'hui, Charlie et ses drôles de dames est vu avec une certaine tendresse. C'est un pur produit de son époque, à la fois un peu daté dans son style, mais toujours aussi efficace dans son énergie. Il a ouvert la voie à une suite (Charlie's Angels: Les Anges se déchaînent en 2003) et à plusieurs reboots, un film et une série, qui n'ont jamais vraiment réussi à recapturer la magie de ce premier opus.
Charlie's Angels est le film pop-corn par excellence. Il ne prétend pas réinventer le cinéma, mais il atteint son objectif premier: divertir. C'est une célébration joyeuse, pétillante et décomplexée de la sororité et de l'action, qui se regarde toujours avec plaisir.
##002864##- Brioche d'attaque chinoise !
- Elles ne sont pas d'attaque, elles ne sont pas chinoises, elles sont aux myrtilles !Dylan (Drew Barrymore) et Alex (Lucy Liu) | Charlie et ses drôles de dames