Le bonheur de Breughel était d'étudier ces mœurs rustiques, ces ripailles, ces danses, ces amours champêtres qu'il excellait à traduire par son pinceau, tantôt à l'huile tantôt à la détrempe, car l'un et l'autre genre lui étaient familiers.

Carel van Mander | Livre des Peintres

Chasseurs dans la neige de Pieter Brueghel exposé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (1565).

Mongo est un Troll (Delcourt) de Philippe Squarzoni (Page 64, case 1).

Dans Mongo est un Troll (Squarzoni • Delcourt) Philippe Squarzoni pastiche la toile Chasseurs dans la neige de Pieter Brueghel sur une planche de sa BD.

Chasseurs dans la neige est une huile sur toile réalisée en 1565 par Pieter Brueghel l'Ancien (1525-1569)). Elle mesure 117 centimètres de hauteur sur 162 centimètres de largeur et est actuellement conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Cette œuvre est une peinture de la période de la renaissance appartenant au style renaissance flamande et nordique.

Il s'agit d'une représentation très détaillée d'une campagne en hiver recouverte de neige. Trois chasseurs arrivent par la gauche avec une douzaine de chiens. Tout le côté gauche du tableau, derrière les chasseurs, est occupé par le village. Devant l'une des maisons, des habitants font du feu. Le côté droit, lui, est occupé par des constructions mais aussi par la nature: au premier plan se trouvent un pont et un moulin à eau, au second plan les étangs gelés sont pris d'assaut par les habitants, ils sont entourés au troisième plan par une nouvelle portion de village, et à l'arrière-plan se dressent des champs enneigés et des montagnes pointues.

Ce tableau est l'une des plus célèbres représentations de paysage enneigé. La couche de neige est si épaisse qu'elle est visible sur les branchages au premier plan, ainsi que dans les empreintes laissées par les pas des chasseurs. Le froid est intense: les cheminées fument, les lacs sont si glacés qu'ils supportent des jeux de hockey, et de patins. Les oiseaux, eux, survolent le village à la recherche de nourriture.

Cette représentation sort de l'ordinaire grâce d'une part à la qualité des détails, de la première feuille à la dernière maison, mais aussi grâce à l'atmosphère qui lui est conférée: la lourde couche de neige semble vouloir tout recouvrir, y compris les petites silhouettes noires sur l'étang, qui se divertissent sur une glace susceptible de se briser. Les chasseurs, eux, ne rapportent qu'une seule bête: la faim se fait sentir. Enfin, l'originalité de la représentation réside dans la construction adoptée: les chasseurs surplombent le village ce qui créé un effet de plongée.

Ce tableau fait partie d'une série de six, illustrant les six saisons que l'on distinguait alors aux Pays-Bas: début du printemps, printemps, début de l'été, été, automne, et enfin hiver, sur ce tableau qui représente les mois de décembre et de janvier. En tout cinq tableaux sont conservés. La journée sombre (avant le printemps) et La rentrée des troupeaux (automne) sont au Kunsthistorisches Museum de Vienne; La fenaison (début de l'été) est exposée au Palais Lobkowitz du château de Prague, et La Moisson (été) au Metropolitan Museum of Art de New York.

Bruegel a réalisé la série pour le collectionneur d'art Niclaes Jonghelinck à Anvers. En 1594, elle est offerte en cadeau à Ernest d'Autriche. Dans l'inventaire de son héritage du 17 juillet 1595, les tableaux sont définis comme "six panneaux des 12 mois de Jars Von Bruegel". Ensuite ils ont probablement fait partie de la collection de Rodolphe II de Habsbourg à Prague. Il est certain qu'en 1659 ils étaient inscrits à l'inventaire de la collection de Léopold-Guillaume de Habsbourg au Stallburg de Vienne. Ensuite la trace est perdue. Ce n'est que dans le catalogue de 1884 qu'il est noté que le tableau est présent au dépôt et que, par conséquent, il n'y était pas auparavant.

PS: Au Fuji Art Museum de Tokyo se trouve une copie que Pieter Brueghel le Jeune a réalisée librement d'après le tableau de son père.