The Criminal
23 avr. 2025La vie est un bail secret accordé par Dieu, et nous ne devrions pas nous laisser meurtrir. La vie de famille est notre force et notre succès."
Joseph Losey
Plan du film Les Criminels de Joseph Losey (1960).
Tyler Cross - Vintage and Badass de Brüno et Fabien Nury (Page 92).
Dans Vintage and Badass: Le cinéma de Tyler Cross (Brüno et Nury • Dargaud) Brüno Thielleux parodie un plan du film Les Criminels de Joseph Losey sur une des planches de sa BD. Ici, on reconnaît bien les caricatures et les postures de Barrows interprété par Patrick Magee, et Johnny Bannion campé par Stanley Baker, le tout à la sauce Tyler Cross.
Les Criminels (The Criminal en VO), réalisé par Joseph Losey en 1960, est un film britannique qui s'inscrit dans le genre du film noir et du drame policier. Considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de Losey, ce long-métrage scénarisé par Alun Owen d'après un sujet de Jimmy Sangster, explore avec profondeur les thèmes de la corruption, de la violence, et de la quête identitaire dans un contexte carcéral oppressant.
Johnny Bannion (Stanley Baker), un Irlandais spécialiste des cambriolages de haut vol, vient de sortir de prison. Là, il a passé le plus clair de son temps à préparer le coup de sa vie. Un vieux complice, Mike Carter (Sam Wanamaker), rejoint la bande. Le braquage se déroule comme prévu mais, alors qu'il vient de cacher le butin dans un endroit secret, Bannion est arrêté par la police. Afin de savoir où se trouve le magot, ses complices, toujours en liberté, kidnappent sa maîtresse (Margit Saad) et le font torturer en prison...
AlloCiné | Les Criminels
Joseph Losey déploie une mise en scène rigoureuse et explosive, où chaque plan est essentiel à la narration. Le réalisateur évite les clichés du genre en se concentrant moins sur l'action et davantage sur les relations complexes entre les personnages. Ces derniers ne sont pas réduits à des stéréotypes mais sont dotés d'une profondeur psychologique qui enrichit le récit. Losey excelle également dans l'utilisation des décors, notamment la prison, qu'il transforme en un véritable microcosme reflétant une société gangrenée par la corruption et les luttes de pouvoir.
Le film explore la brutalité inhérente au système carcéral tout en mettant en lumière les dynamiques sociales qui s'y reproduisent. La prison devient un personnage à part entière, incarnant un univers où règnent des codes stricts et une violence omniprésente. Bannion, malgré son statut de leader au début, se révèle être un antihéros vulnérable, incapable de s'adapter au monde extérieur ou de maintenir son autorité derrière les barreaux.
Losey insuffle une noirceur croissante au film, alternant entre des moments de légèreté et des scènes d'une intensité dramatique saisissante. Cette approche reflète son style caractéristique, marqué par une distanciation ironique et une lucidité sociale.
Les Criminels est salué comme l'un des films les plus accomplis de Joseph Losey. Il dépasse le cadre du simple polar pour devenir une œuvre introspective sur la condition humaine et les mécanismes sociaux. Comparé à des classiques comme Scarface ou En quatrième vitesse, le film reste une référence incontournable du cinéma britannique des années 1960.
Ce film mérite d'être redécouvert pour sa richesse narrative et sa mise en scène audacieuse.
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Joseph Losey