Tu ne vas te débarrasser de personne ! Il faut qu'on reste tous unis comme on l'a toujours fait. Parce que quand tu as un copain, il faut rester avec lui quoi qu'il arrive, sinon t'es comme un animal, t'es fichu ! On est tous fichus ! Tous fichus !

William Holden alias Pike Bishop | La horde sauvage

Photographie de tournage de La horde sauvage de Sam Peckinpah (1969).

Poster Psychophot Les Cow-Boys de Jean Giraud.

A la page 90 de Gir Œuvre - Tome 2 - "Le tireur solitaire" (Giraud, Les Humanoïdes Associés) Jean Giraud rend hommage à La horde sauvage de Sam Peckinpah en s'inspirant d'une photographie de tournage du film. Ce dessin de Gir est d'abord paru en tant que poster Psychophot intitulé Les Cow-Boys en 1972. Ici les trois cow-boys de Giraud reprennent les mêmes positions que: Paul Harper alias Roos agenouillé au centre, Bill Hart alias Jess à gauche tenant son chapeau sur sa poitrine (en mode miroir par rapport à la photo), et Robert Ryan alias Deke Thornton à droite avec les bras croisés.

La Horde sauvage est un long métrage américain réalisé par Sam Peckinpah et sorti dans les salles obscures le 17 juin 1969. Le scénario de ce western est de Walon Green et Sam Peckinpah, adapté d'une histoire de Walon Green et Roy N. Sickner.

En 1914, Pike Bishop (William Holden) et sa bande entrent dans San Rafael, une petite ville du Texas, déguisés en cavaliers de l'US Cavalry. Ensemble, ils se dirigent vers la gare pour y dérober la paie des employés du chemin de fer. Ils ignorent que Thornton (Robert Ryan), autrefois leur complice, aujourd'hui leur pire ennemi, les y attend, chargé par la direction des chemins de fer de leur tendre une embuscade. L'affaire tourne à la fusillade. Des dizaines d'innocents y laissent la vie. Pike, qui a perdu quelques hommes dans l'affaire, n'est pas satisfait. Il accepte l'offre d'un général mexicain, Mapache (Emilio Fernandez), qui lui demande d'attaquer un train rempli d'or et de munitions.

AlloCiné | La horde sauvage

Le film, dont l'action se déroule sur la frontière entre le Texas et le Mexique, relate les derniers jours d'une bande de bandits tentant d'exister dans un monde moderne qui ne leur correspond plus. Controversé à cause de sa violence, il est célèbre pour sa mise en scène très dynamique et complexe, utilisant des effets de multi-angle, des plans très courts et des ralentis alors révolutionnaires en 1969.

En France, le film est d'abord interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en salles, puis reclassé interdit aux moins de 12 ans. Ce western est la réponse du cinéma américain au western spaghetti. Sam Peckinpah a donné à son film une violence extrême et rarissime pour l'époque.

Je veux que le spectateur ressente de la manière la plus forte, la plus terrible possible, la violence cataclysmique, irresponsable qui peut s'emparer de l'homme. J'ai fait ce film parce que j'étais très en colère contre toute une mythologie hollywoodienne, contre une certaine manière de présenter les hors-la-loi, les criminels, contre un romantisme de la violence. C'est un film sur la mauvaise conscience de l'Amérique.

Sam Peckinpah

D'après le monteur, Lou Lombardo, la version originale contient 3643 coupes, ce qui est alors le plus grand nombre de coupes pour un film Technicolor de l'époque. Certaines de ces coupes, subliminales, sont imperceptibles à l'œil nu. Cette première version du film de Sam Peckinpah dure alors 2 heures 31. Après des réactions trop passionnées, le montage est ramené à une version de 2 heures 25. Peckinpah retire le troisième flashback consacré au meurtre de la femme mariée dont Pike était l'amant. Le film se retrouve ainsi distribué dans 300 salles sur le territoire américain, mais les entrées sont décevantes et les producteurs de la Warner procèdent à un nouveau montage qui ramène le film à une durée de 2 heures 14. Ainsi, les copies en distribution se retrouvent souvent différentes les unes des autres. Les scènes de violence restent cependant identiques dans les différentes versions. En Europe, la version distribuée fut la version complète du film. La Horde sauvage sera restaurée dans sa version originale, voulue par Sam Peckinpah, en 1995.

Les acteurs principaux avaient chacun sept costumes identiques. Tous ont été détruits pendant le tournage. 90000 cartouches à blanc ont été utilisées au cours de la bataille finale. Cette scène a nécessité 12 jours sur les 81 qu'a duré le tournage complet du film. Le vol du train n'était pas dans le scénario. Toutes les scènes s'y rapportant ont été improvisées, sur une seule journée. La dernière scène à être tournée est l'explosion du pont sur la rivière Nazas qui se substituait à l'occasion au Rio Bravo. Elle a nécessité cinq cascadeurs, six caméras, pour une seule prise.

La horde sauvage a reçu deux nominations à l'Oscar 1970: Meilleure musique pour Jerry Fielding, Meilleure histoire et scénario pour Sam Peckinpah et Roy N. Sickner. De plus, Lucien Ballard reçut le prix du Meilleur directeur photo aux National Society of Film Critics Awards en 1970.

Nous rêvons tous de redevenir des enfants, même les pires d'entre nous. Peut-être même les pires plus que les autres.

Chano Urueta alias Don José | La horde sauvage