L'art, c'est un truc qui doit vous frapper droit entre les yeux.

Frank Frazetta

The Destroyer de Frank Frazetta. The Destroyer de Frank Frazetta pour la couverture de Conan le Boucanier de Lyon Sprague Camp et Lin Carter.
The Destroyer de Frank Frazetta pour la couverture de Conan le Boucanier de Lyon Sprague Camp et Lin Carter (1971).

The Destroyer selon Pablo Marcos.
Red Sonja #31 de Pablo Marcos et Christos Cage (Premier et quatrième plat de la couverture bis).

Dans le comic book Red Sonja #31 - "The River Styx" (Marcos et Cage • Dynamite Entertainment) Pablo Marcos rend hommage à l'illustration The Destroyer de Frank Frazetta faite pour Conan le Boucanier de Lyon Sprague de Camp et Lin Carter, sur le quatrième de couverture de sa BD. Ici, Conan est remplacé par l'homme à la hache du dos de l'album.

 

La première édition de cette aventure de Conan, Conan the Buccaneer (Conan le Boucanier en VF) est parue en mai 1971 chez Lancer Books. Ce roman est écrit à quatre mains par de Lyon Sprague de Camp et Lin Carter d'après l'univers créé par Robert E. Howard.

Toute la nuit, les mauvais présages se sont accumulés autour de la princesse Chabela. Un orage qui gronde, une série de cauchemars sanglants... Au matin, guidée par un oracle, elle prend la mer afin de chercher de l'aide. Chabela est inconsciente des conséquences funestes de ce départ précipité : la ruine et le déshonneur pour le vieux roi Ferdrugo de Kordava; et pour elle-même, les mille périls d'un monde sauvage et sans pitié : la magie inhumaine des rois-serpents, la colère aveugle des idoles de pierre, les geôles sordides des amazones de Gamburu... Un seul homme détient les clés de sa survie. Un boucanier sans foi ni loi, chef de guerre d'un équipage barbare. On dit que son nom, venu des brumes de Cimmérie, ferait trembler les dieux eux-mêmes. Il s'appelle Conan.

Conan le Boucanier (Quatrième de couverture)

Encore une fois, Frank Frazetta fait mouche avec ce dessin. Ses contrastes forts dans les points stratégiques du tableau dirigent l'œil du lecteur droit sur l'essentiel, ce qui ne veut pas dire que le reste de la composition est dénué de détails, bien au contraire. Mais ce qui caractérise le plus le style de Frazetta, et qui flagrant sur cette illustration, c'est cette manière fiévreuse et violente de jeter le tout sur sa toile, tel un photographe qui à l'instant T fixe le mouvement attendu de manière magistrale.

Evolution du Destroyer de Frank Frazetta.
Evolution de The Destroyer de Frank Frazetta (1971).

Et pour en arriver à ce résultat, l'auteur est passé par trois étapes. D'abord une première ébauche à la gouache déjà bien aboutie où tous les éléments sont déjà en place. Ensuite vient la version qui a été retenue pour la couverture du roman, où les détails et les jeux d'ombre et lumière sont retravaillés. Et enfin la version finale, où Frazetta joue encore sur les contrastes et la couleur plus chatoyante qui intime au spectateur la direction du regard. La composition reste identique sauf pour Conan qui au lieu de stranguler son assaillant, préfère le hacher menu (^^) dans une posture qui transpire le vrai... Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi ce n'est pas cette version qui n'a pas été retenu ?!

Et les collectionneurs doivent d'être d'accord avec moi, puisque cette toile a été vendue en 2010 pour la maudite somme de 1,5 million de dollars. Le record de vente de 2009 d'un million de dollars avec The Berserker que j'évoquais »ici« est donc battu.

Adolescent, je savais que je voulais être un artiste. J'étais un dessinateur né et j'aimais toutes les formes d'art, donc je savais que c'était ce que je voulais faire

Frank Frazetta

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