La réalité ne m'intéresse pas.

Leni Riefenstahl

(Citation qui en dit long quand on connait son rôle dans la propagande Nazi).

Caricature de Leni Riefenstahl (Laurent Verron).

Dans Odilon Verjus - Tome 4 - "Adolphe" (Verron et Yann, Le Lombard) Laurent Verron caricature Leni Riefenstahl, et lui fait jouer son propre rôle de cinéaste. Plusieurs références à sa filmographie et son affiliation au parti Nazi sont parsemées dans l'album.
(L'image est tirée de la planche 3, case 4).

 

Leni Riefenstahl (1902-2003) est une danseuse, actrice, réalisatrice et photographe allemande. Elle débute sa carrière artistique par la danse. Elle fréquente les cours des Ballets Russes et de Mary Wigman. Sa première prestation sur scène date de 1923. Mais rapidement, elle doit renoncer à cette discipline, à cause de problèmes de santé.

En 1925, Leni rencontre le réalisateur Arnold Fanck. Il lui écrit le scénario de La montagne sacrée. Un rôle taillé sur mesure où elle partage l'affiche avec Luis Trenker. Ce film est un triomphe et Riefenstahl devient, de ce fait, la star incontestée du film montagnard. Par la suite, Fanck la dirige régulièrement, dans le même genre de production: Le grand sauten 1927, Prisonniers de la montagne en 1929, Tempête sur le Mont Blanc en 1930, Ivresse blanche en 1931, S.O.S. iceberg en 1933...

En 1932, Leni écrit, produit et dirige son premier film, La lumière bleue, avec Mathias Wieman. Le film raconte l'histoire d'une jeune femme qui vit dans une grotte de cristal, au sommet de la montagne. Le sujet est un peu naïf, mais c'est ainsi qu'elle se fait remarquer par le Führer Adolf Hitler. Après plusieurs rencontres, une amitié se tisse entre eux et elle devient la réalisatrice officielle du troisième Reich. L'année suivante, elle réalise son premier documentaire: La victoire de la foi, pur produit de propagande nazie. En 1935, devenue une intime des dirigeants allemands, et particulièrement de Joseph Goebbels, elle filme la conférence du parti national socialiste à Nuremberg: Le triomphe de la volonté. Finalement, en 1938, elle réalise le chef-d'œuvre très controversé: Les dieux du stade, sur les Jeux Olympique de Munich. La coupe Mussolini couronne son talent au festival de Venise.

Après la fin du conflit, Leni Riefenstahl est très exposée par les procédures de -dénazification-. Elle est accusée et jugée pour son travail fourni pendant les années sombres. Elle est accusée et condamnée pour sympathie et propagande nazie. Elle est donc emprisonnée pendant plusieurs mois, ce qui met un terme à sa carrière.

En 1953, elle tente un come-back et termine le film Tiefland commencé en 1940. Mais il s'avère être un échec commercial. Elle essaie de monter plusieurs projets, mais tous resteront inachevés. Leni part au Soudan afin de fuir cette malédiction. Dès son retour en 1973, elle publie un ouvrage de photographies sur les Noubas, livre qui se révèle être de toute beauté! Les grands magazines du monde entier s'arrachent ses clichés. Elle renoue ainsi avec le succès et consacre plusieurs albums à l'art de la photo. Dans les années soixante-dix, Leni Riefenstahl devient photographe de fonds marins.

En 1982, elle publie son autobiographie intitulée Mémoires. Elle poursuit la plongée jusqu'au début du troisième millénaire, apparaissant occasionnellement dans quelques documentaires sur sa vie. Elle meurt le 9 septembre 2003, à 101 ans, à Poecking, dans son pays natal.

PS: Dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, de nombreuses allusions plus ou moins cachées sont faite à l'égard de Leni Riefenstahl.

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