Pour taper sur le ventre d'un colosse, il faut pouvoir s'y hausser.

Charles Baudelaire | L'Esprit et le style de M. Villemain

Colosse de l'Apennin de Jean Bologne (1579-1583).
Colosse de l'Apennin de Jean Bologne (1579-1583).

Colosse de l'Apennin selon Suehiro Maruo.
L'île Panorama de Suehiro Maruo (Page 185, case 2).

Dans le manga L'île Panorama (Maruo • Casterman) Suehiro Maruo pastiche la sculpture Colosse de l'Apennin de Jean Bologne sur une planche de sa BD. Ici, le colosse prend forme sur l'île Panorama construite par Hirosuké Hitomi qui a usurpé l'identité du défunt Genzaburô Komoda afin de s'emparer de sa fortune pour accomplir son œuvre de paradis terrestre sur une île isolée.

 

Le colosse de l'Apennin est une sculpture monumentale construite de 1579 à 1583 par le sculpteur flamand Jean Bologne (1529-1608). Elle est sise dans un parc de la localité de Pratolino, dans la commune de Vaglia, à douze kilomètres au nord de Florence, en Toscane.

Le domaine de Pratolino a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2013. La sculpture est une commande des Médicis, puissante famille patricienne de la ville de Florence qui entamait des travaux d'aménagement du grand parc de leur luxueux palais d'été récemment achevé: la Villa di Pratolino démolie en 1820. Appelé, du temps des Médicis, Le parc des merveilles, il est toujours l'un des plus grands de Toscane.

Taillé dans la roche, le colosse de l'Apennin, haut de 14 mètres, représente selon certaines sources le dieu romain Jupiter, et selon d'autres, le dieu des montagnes, les Apennins étant toutes proches, dont il symboliserait la rudesse.

Taillé dans le roc et surplombant l'étendue d'eau, le colosse a été construit en deux parties: le personnage et la montagne artificielle dans laquelle il était niché. Le géant de pierre semblait autrefois émerger de la montagne; aujourd’hui, il semble sorti de la forêt. Derrière ses épaules, se trouvait jadis un grand labyrinthe de lauriers, et devant lui s'étendait une vaste pelouse bordée de vingt-six sculptures antiques aujourd’hui disparues ou volées.

Nous demeurions silencieux, comme roulés dans le rêve de chagrin de ce colosse perclus, de cette ruine habitée...

Julien Gracq | Le Rivage des Syrtes

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