Odds Against Tomorrow
22 juin 2024Un beau jour, je te mettrai tes tripes de poisson pourri au soleil, toi !
Johnny Ingram interprété par Harry Belafonte |Le Coup de l'escalier
Le Coup de l'escalier de Robert Wise (1959).
Tyler Cross - Vintage and Badass de Brüno et Fabien Nury (Page 46 et 47).
Dans le hors-série Vintage and Badass: Le cinéma de Tyler Cross (Brüno et Nury • Dargaud) Brüno Thielleux pastiche l'affiche du film Le Coup de l'escalier de Robert Wise sur une des planches de sa BD. Ici, on reconnaît bien la posture de Johnny Ingram interprété par Harry Belafonte et Earle Slater campé par Robert Ryan le tout à la sauce Tyler Cross.
Le Coup de l'escalier (Odds Against Tomorrow en VO) est un long métrage américain réalisé par Robert Wise, et sorti dans les salles obscures le 13 octobre 1959. Le scénario de d'Abraham Polonsky (sous le nom de John O. Killens) et Nelson Gidding est basé sur le roman Odds against tomorrow écrit en 1957 par l'écrivain américain William P. McGivern.
Ancien flic condamné pour corruption, Dave Burke (Ed Begley) prépare le cambriolage d'une banque. En quête de complices, il fait appel à deux hommes de main, Slater (Robert Ryan), vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, blanc et raciste, et Ingram (Harry Belafonte), chanteur noir criblé de dettes. Le casse, pourtant bien planifié, tourne très vite au cauchemar, envenimé par la haine que Slater ressent pour son équipier...
AlloCiné | Le Coup de l'escalier
Tourné en pleine Guerre Froide, Le Coup de l'escalier a subi les affres du maccarthysme ambiant en la personne de son scénariste, Abraham Polonsky, inscrit sur la liste noire et obligé d'utiliser l'un de ses amis, John O. Killens, comme prête-nom. Non crédité au générique, Abraham Polonsky se verra attribué la paternité du scénario bien des années plus tard par la Writers Guid of America.
Sorti en 1959, considéré comme l'un des derniers films noirs, Le Coup de l'escalier marque les retrouvailles de Robert Wise avec Shelley Winters cinq ans après La Tour des ambitieux. Robert Wise retrouve également l'acteur Robert Ryan, qu'il avait dirigé en 1949 dans Nous avons gagné ce soir.
Parmi les rares films de l'époque à évoquer ouvertement le problème du racisme, Le Coup de l'escalier a été récompensé aux Golden Globes en 1959 pour sa promotion de la compréhension internationale. Dans l'histoire originelle, le raciste et le noir finissaient par s'entraider, mais cela ressemblait trop au dénouement de La Chaîne de Stanley Kramer sorti peu de temps avant. Le racisme est donc montré ici sous son côté le plus destructeur.
Le racisme est le sujet de Odds against tomorrow. C'est Harry Belafonte qui m'a contacté pour que je réalise le film car sa compagnie en possédait les droits et il avait déjà développé un scénario. Je me suis senti très concerné par ce thème. A la fin du script original et du roman, le blanc et le noir, au lieu de s'entretuer, devenaient amis. Cela ressemblait trop à The Defiant ones (La chaîne, avec Tony Curtis et Sidney Poitier). Pourquoi ne pas dire que la "haine détruit » ? ai-je demandé à Harry. Et j'ai changé le dénouement. Je ne suis pas sûr d'avoir eu raison, mais le film bénéficie d'une bonne atmosphère.
Robert Wise
Le Coup de l'escalier est le premier film de Robert Wise pour lequel le réalisateur assure également sa production. Une logique que le cinéaste répétera sur deux de ses plus grands films: West side story (1961) et La Maison du diable (1963).
Très souvent évoquée, la partition musicale du Modern Jazz Quartet a, selon de nombreux critiques, largement contribué à l'atmosphère noire du film. Le Coup de l'escalier est le film systématiquement cité comme référence par Jean-Pierre Melville, considéré comme le maître du film noir et du polar à la française. Le réalisateur du Samouraï et de L'Armée des ombres se vantait même d'avoir vu ce film 120 fois.
Le film s'intéresse plus à la psychologie des personnages qu'au casse proprement dit, qui arrive à la fin, ne dure que quelques minutes et dont la conclusion reflète l'attitude suicidaire des protagonistes. Complexes, ambigus, ils sont le produit de l'univers glacial et étouffant dans lequel ils sont forcés d'évoluer. Admirablement interprété et photographié, une pellicule infrarouge a été utilisée pour obtenir une netteté d'image angoissante et d'une réalisation technique parfaite de Robert Wise dont les œuvres ont cumulé dix-sept Oscars.
##002383##On n'est plus au temps de la Guerre de Sécession, Slater. On marche tous dans le coup, la main dans la main, on est tous égaux et tous solidaire. Et on joue notre avenir. C'est notre seul et unique chance de pouvoir faire fortune. Et je ne veux pas savoir ce que ton grand-père pensait dans la ferme de l’Oklahoma. T'as compris ?!
Dave Burke interprété par Ed Begley |Le Coup de l'escalier
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