Sale petite garce prétentieuse ! Je ne pense pas qu'une demoiselle de bonne aussi riche ait déjà pris une raclée ! Tu vas l'avoir, ça te rendra plus gentille avec mon Slim, duchesse !

Gladys 'Ma' Grissom interprétée par Irene Dailey | Pas d'orchidées pour Miss Blandish

Pas d'orchidées pour Miss Blandish de Robert Aldrich (1971).
Pas d'orchidées pour Miss Blandish de Robert Aldrich (1971).

Pas d'orchidées pour Miss Blandish selon Brüno. Pas d'orchidées pour Miss Blandish selon Brüno.
Tyler Cross - Vintage and Badass de Brüno et Fabien Nury (Page 58).

Dans le hors-série Vintage and Badass: Le cinéma de Tyler Cross (Brüno et Nury • Dargaud) Brüno Thielleux parodie l'affiche du film Pas d'orchidées pour Miss Blandish de Robert Aldrich sur une des planches de sa BD. Ici, on reconnaît bien les silhouettes et les postures de Slim Grissom interprété par Scott Wilson et de Barbara Blandish campée par Kim Darby, ainsi que les traits du visage de cette dernière, le tout à la sauce Tyler Cross.

 

Pas d'orchidées pour miss Blandish (The Grissom Gang en VO) est un long métrage américain réalisé par Robert Aldrich, et sorti dans les salles obscures le 29 mai 1971. Le scénario de Leon Griffiths est une adaptation du premier de la longue série de romans noirs de James Hadley Chase: No Orchids for Miss Blandish. Le livre est publié en 1938, alors que l'écrivain est âgé de seulement 32 ans. En 1961, l'œuvre est republiée dans une version remaniée par l'auteur, qui trouvait l'ambiance du texte trop datée. Une première adaptation de l'œuvre a été réalisée en 1948 par St. John Legh Clowes, 23 ans avant celle de Robert Aldrich.

New York dans les années 1930. Barbara Blandish (Kim Darby) est une héritière autoritaire et capricieuse. Au cours d'un vol de bijoux qui tourne mal, trois malfrats tuent son mari et l'enlèvent. Les bandits la séquestrent dans la cabane d'un ancien boxeur noir (Dots Johnson), espérant obtenir une forte rançon. C'était sans compter sur le clan Grissom, famille de kidnappeurs bien plus cruels et expérimentés, qui leur dérobe la poule aux œufs d'or.

Pas d'orchidées pour Miss Blandish

Le film a été tourné du 6 juillet 1970 au 13 novembre 1970 à Modesto, dans le comté de Stanislaus, Placerville dans le comté d'El Dorado et Sutter Creek dans le comté d'Amador, en Californie, ainsi qu'aux Aldrich Studios à Los Angeles pour les scènes d'intérieur.

On devine ce qui, dans l'histoire imaginée par Hadley Chase, a pu séduire le réalisateur des Douze salopards. Pas d'orchidées pour miss Blandish est en effet peuplé de personnages plus ou moins irrécupérables et tordus. Pendant un bon moment, le film, qui présente une dimension sociale évidente, joue de l'opposition entre ces deux mondes, la haute bourgeoisie citadine et les gangsters à la petite semaine, issus des milieux ruraux populaires. Si Aldrich ne rend pas ces derniers sympathiques, il n'en fait jamais des stéréotypes ; ils sont dangereux, souvent stupides, pathétiques, pervers, lourds, parfois vaguement drôles et finalement, plutôt humains et crédibles. Devant ces nombreuses scènes montrant Slim étaler son ignorance et sa gaucherie en tentant vainement d'impressionner sa protégée, ou encore Eddie et Mace échanger des blagues roublardes, on finit par se demander où le réalisateur veut en venir. Et puis on comprend vite: John P. Blandish (Wesley Addy), le père milliardaire de Barbara, est cynique, rigide, égoïste, et uniquement soucieux de sa réputation. Incapable d'aimer sa fille, il préfère la savoir morte que dans les bras d'un bandit crasseux, y fut-elle contrainte. En un mot, il ne vaut pas mieux que les ravisseurs de Barbara. Quant aux policiers, ils sont incompétents et lorsqu'ils résolvent l'affaire grâce au travail du détective Fenner (Robert Lansing) chargé en bourbon mais intelligent lui.

Aldrich orchestre cette fable à la fois absurde, grinçante, et amère d'une manière efficace même si le rythme est quelque fois chancelant. Et à mon sens le personnage du détective, pourtant intéressant, est étonnamment sous-exploité, tandis que certaines scènes s'étirent inutilement en longueur tout en se répétant. Le ton souvent humoristique du film cache un profond pessimisme.

A la suite de l'échec commercial de ce film, Robert Aldrich a été contraint de vendre le studio qu'il avait créé grâce au succès de son film Les Douze Salopards.

Est-ce qu'il fallait rester en vie à ce prix-là ?!

John P. Blandish interprété par Wesley Addy | Pas d'orchidées pour Miss Blandish

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