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Charley Varrick interprété par Walter Matthau | Tuez Charley Varrick !

Tuez Charley Varrick ! de Don Siegel (1973).
Tuez Charley Varrick ! de Don Siegel (1973).

Tuez Charley Varrick ! selon Brüno.
Tyler Cross - Vintage and Badass de Brüno et Fabien Nury (Page 65).

Dans le hors-série Vintage and Badass: Le cinéma de Tyler Cross (Brüno et Nury • Dargaud) Brüno Thielleux pastiche l'affiche du film Tuez Charley Varrick ! de Don Siegel sur une des planches de sa BD. Ici, on reconnaît bien les silhouettes et les postures de Charley Varrick interprété par Walter Matthau et Molly campé par Joe Don Baker le tout à la sauce Tyler Cross.

 

Tuez Charley Varrick ! (Charley Varrick en VO) est un long métrage policier américain réalisé par Don Siegel. Le film est sorti dans les salles obscures le 19 octobre 1973. Le scénario est de Howard Rodman et Dean Riesner d'après le roman de John Reese.

Charley Varrick (Walter Matthau) cambriole une banque avec sa femme (Jacqueline Scott) et un acolyte (Andrew Robinson). Mais il comprend vite que la somme énorme qu'il a dérobée appartient à la mafia, qui lance un tueur à ses trousses...

AlloCiné | Tuez Charley Varrick !

Don Siegel, vétéran du cinéma américain, présente dans Tuez Charley Varrick ! un héros confronté à un monde en mutation, ancré dans un paysage social où le crime organisé est omniprésent. Le premier titre pensé pour le film, The Last of the Independents (Le Dernier des indépendants), finalement choisi comme tagline de l'affiche principale, évoque un sentiment de perte d'indépendance face à des forces plus puissantes. Siegel, qui a su naviguer dans les changements d'Hollywood, utilise ce film pour mettre en avant un personnage principal complexe, interprété par Walter Matthau. Le choix de Matthau, initialement perçu comme un acteur comique, offre une profondeur inattendue au personnage de Charley, le rendant à la fois sympathique et tragique.

Le film illustre un changement dans la représentation du mal, qui n'est plus incarné par des individus, mais par des organisations complexes et invisibles. Charley se retrouve piégé dans un système où chaque personnage, qu'il s'agisse de la mafia ou de la police, est une marionnette d'un réseau plus vaste. Cette dynamique souligne un pessimisme ambiant, renforcé par le contexte sociopolitique des années 70, marqué par des événements tels que l'assassinat de Kennedy et le Watergate.

Siegel réussit également à créer une atmosphère tendue et immersive. Le générique, qui juxtapose des images bucoliques avec la violence imminente, sert à établir un contraste entre un passé fantasmé et une réalité sombre. La narration, habilement rythmée, maintient le suspense à un niveau élevé, tout en intégrant des clins d'œil à Hitchcock notamment à La mort aux trousses, ce qui témoigne du savoir-faire de Siegel en tant que réalisateur.

L'interprétation de Matthau, sa transformation de l'homme d'affaires ordinaire en braqueur déterminé, s'accompagne d'une humanité touchante, surtout dans la scène poignante où il dit adieu à sa femme mourante. Cette humanité est le fil conducteur d'un film qui, bien qu'ancré dans la criminalité, traite des thèmes plus profonds de survie, d'amour et de trahison.

Les bracelets de mariage portés par Walter Matthau et Jacqueline Scott sont identiques à ceux portés par Charles Bronson et Lee Remick dans Un espion de trop, également réalisé par Don Siegel. Un des personnages du film, la faussaire, fait une allusion à Clint Eastwood, acteur fétiche des films de Siegel.

Le film, malgré un échec initial au box-office américain, a su trouver sa place en Europe, où il est désormais reconnu comme un classique du cinéma. Tuez Charley Varrick ! incarne les tensions de son époque, offrant une réflexion sur les défis de l'indépendance face à la corruption et à la violence systémique. En fin de compte, il reste une œuvre puissante, reflet d'une société en mutation et d'un héros qui lutte pour sa survie dans un monde implacable.

A dix contre un, ça appartient à la mafia. C'est l'argent écumé aux jeux, plus l'argent de la prostitution, et celui des stupéfiants ! [...] Le fric de la mafia, et dire que je voulais faire un petit casse tranquille !

Charley Varrick interprété par Walter Matthau | Tuez Charley Varrick !

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