Marbre sacré, vêtu de force et de génie,
Déesse irrésistible au port victorieux,
Pure comme un éclair et comme une harmonie,
O Vénus, ô beauté, blanche mère des Dieux !
[...]

Charles Leconte de Lisle | Poèmes antiques

La Vénus de Milo exposé au Musée du Louvres (~150 avant JC).
La Vénus de Milo exposé au Musée du Louvres (~120 avant JC).

La Vénus de Milo selon Félis Meynet.
Détours au musée de Félix Meynet (Page 6).

Dans l'artbook Détours au musée (Meynet • Fabard Edition) Félix Meynet parodie la Vénus de Milo sur une planche de son album. Ici, Vénus prend les traits d'une des héroïnes des séries BD de Meynet, je dirai probablement Tatiana k. de la série éponyme (Dargaud).

Et côté de la déesse grec, Meynet dessine une déesse française en la personne de Brigitte Bardot. Il lui fait porter une robe rose Vichy comme dans le western Les Pétroleuses de Christian-Jaque où elle tient le rôle de Louise alias Frenchie King.

Photographie de Brigitte Bardot sur le tournage du film Les Pétroleuses de Christian-Jaque (1971). Photographie de Claudia Cardinale sur le tournage du film Les Pétroleuses de Christian-Jaque (1971).
Photographies de Brigitte Bardot et Claudia Cardinale sur le tournage du film Les Pétroleuses de Christian-Jaque (1971).

Mais du coup, ne me serai-je pas fourvoyé en comparant Vénus à Tatiana k., ne serait-ce tout simplement pas la déesse italienne, Claudia Cardinale, qui joue la deuxième pétroleuse au côté de Bardot, en campant Maria Sarrazin ? Les bas m'en tombent ! ^^

 

La Vénus de Milo est une statue en marbre de Paros qui représente probablement la déesse Aphrodite. Chef d'œuvre de l'époque hellénistique, c'est l'une des plus célèbres sculptures grecques. Après deux millénaires d'oubli, le marbre, en bris, est mis au jour en 1820 dans les ruines de l'antique Milos, île grecque de la mer Egée.

La Vénus de Milo est découverte au printemps 1820 dans l'archipel des Cyclades en Grèce, à Mélos ou Milo. Un paysan cherchant à bâtir un mur autour de son champ, creuse les fondations et tombe sur une sorte de crypte. Au fond de cette grotte, il découvre une statue plus grande que nature. Un visage de femme, au buste nu, la main droite retenant un vêtement descendant jusqu'aux pieds, le bras gauche levé et replié.

Le paysan et son fils, transportent les morceaux de blocs de marbre pour les cacher chez eux. Des marins français de l'Estafette faisant halte dans l'île entendent parler de cette découverte, retrouvent le paysan et son fils, admirent les morceaux de la statue puis s'en retournent rapidement vers Constantinople pour avertir l'ambassadeur de France le marquis de la Rivière. Le secrétaire du marquis, dépêché un mois plus tard sur place, pour acheter à n'importe quel prix cette statue, tombe sur des marins turcs tirant les morceaux de la Vénus derrière eux ! Le combat s'engage... le buste est récupéré... mais le marbre a souffert, des débris trainent tout autour. Les marins français embarquent le tout, morceaux y compris, mais ne se rendent pas compte qu'il manque les bras.

La statue, de retour en France, est offerte par le marquis de la Rivière au roi Louis XVIII. Les questions fusent concernant ces bras manquant. Les hypothèses sont nombreuses. Le procédé de récupération de la statue reste sous silence car il est inutile de créer un incident diplomatique. Jules Ferry, ambassadeur en Grèce aux alentours de 1872, tente d'éclaircir le mystère et fait une expédition dans les Cyclades. Il retrouve le fils du paysan qui l'assure avoir vu la statue entière et intacte et confirme que les Français avaient enlevé la statue avec force et payée beaucoup plus tard. (Il est contredit en 1874 par un aspirant de l'Estafette, assurant que la statue a été trouvée les bras cassés, et affirmant que c'est lui qui l'a fait exhumer par le paysan grec).

Représentant Aphrodite déesse grecque de l'Amour, Vénus pour les romains, elle pourrait également être Amphitrite, déesse de la mer vénérée dans l'île où elle fut découverte. Datée de l'an 120 avant J.C., la statue est composée de deux blocs assemblés: les jambes d'une part, le torse et la tête de l'autre. Féminine et sensuelle avec ses jambes drapées jusqu'aux hanches, le buste nu, aucune rondeur, elle nous apparait souple et naturelle dans son déhanché.

Le fait qu'on ne connaît toujours pas l'auteur de ce marbre rajoute une couche de mystère à l'énigme qui entoure cette sculpture à la pose d'origine fantasmée. Exposée pour la première fois au Musée du Louvre en 1821 à la demande du roi Louis XVIII, sa beauté tout comme ses membres manquants ont consacré sa célébrité dans le monde entier.

[...]
Tu n'es pas Aphrodite, au bercement de l'onde,
Sur ta conque d'azur posant un pied neigeux,
Tandis qu'autour de toi, vision rose et blonde,
Volent les Rires d'or avec l'essaim des Jeux.
[...]

Charles Leconte de Lisle | Poèmes antiques

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