Le poker est un jeu passionnant permettant de perdre son argent, son temps et ses amis.

Roger Pierre

Le Tricheur à l'as de carreau de Georges de La Tour exposé au musée du Louvre (~1636).
Le Tricheur à l'as de carreau de Georges de La Tour exposé au musée du Louvre (~1636).

Le Tricheur à l'as de carreau selon Félix Meynet.
Détours au musée de Félix Meynet (Ex-libris).

Avec cet ex-libris de l'artbook Détours au musée (Meynet • Fabard Edition) Félix Meynet parodie la peinture Le Tricheur à l'as de carreau de Georges de La Tour. Le dessinateur savoyard y incruste les personnages principaux de plusieurs de ses BD. Ainsi, Fanfoué (dela série éponyme) prend le rôle du tricheur, Tatiana k. (de la série éponyme) celui de la servante, et pour finir, Mirabelle et Mel de la série Double M remplacent les deux derniers joueurs.

 

Le Tricheur à l'as de carreau est un tableau réalisé par Georges de La Tour (1593-1652) vers 1636, conservé au musée du Louvre, et considéré comme l'un des chefs-d'œuvre du peintre et de la peinture française.

De La Tour a accordé le plus grand soin au jeu des gestes et des regards, qui trahit la mécanique minutieuse de la tromperie organisée au détriment d'un jeune dupe, un adolescent trop crédule dont la vanité se révèle à la richesse excessive de son habit. Le jeu de cartes est probablement celui de la "prime", un ancêtre du poker d'origine italienne, qui consistait à enchérir sur des combinaisons de cartes [...].

Extrait de la fiche du Louvre

Quatre personnages sont réunis autour d'une table et jouent aux cartes. A droite, un jeune homme richement habillé passe en revue ses cartes. Il est isolé des autres protagonistes et ne partage pas la complicité de ces derniers, visible dans les jeux de regard. Légèrement excentrée, une femme, à la coiffe sophistiquée et au décolleté plongeant, nous dirige par son regard et par le geste de sa main vers la gauche de la composition. Là, un autre joueur plongé dans l'ombre sort discrètement un as de carreau dissimulé à l'arrière de sa ceinture. Enfin, entre lui et la courtisane, une servante prépare un verre de vin.

La situation paraît assez claire. Le jeune homme attiré dans le jeu par la courtisane qui ne manque pas d'atouts, est enivré et va être dépouillé par l'homme de gauche.

Acquise en 1926 par Paul Landry chez un antiquaire de l'île Saint-Louis, cette toile est, en 1931, évoquée dans un article par Hermann Voss, ce qui permet au peintre de sortir de l'oubli dans lequel il était tombé depuis plusieurs siècles. Trois ans plus tard, Le Tricheur est dévoilé au public lors de l'exposition des Peintres de la réalité, au musée de l'Orangerie, qui met à l'honneur la peinture française du XVIIe siècle et marque la résurrection de la figure de Georges de La Tour. Dès lors, la popularité du peintre ne cesse de croître et, en 1972, une exposition lui est entièrement consacrée. Landry offre alors le tableau au musée du Louvre.

Au poker, regarder le jeu de son adversaire dans le reflet de la vitre contre laquelle il s'est adossé, on dit que c'est tricher. En politique, c'est anticiper.

Marc Dugain | La Malédiction d'Edgar

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